This year marks the tenth anniversary of one of the most horrific events in human history. I’m writing today to remind you of it.
It was ten years ago that 800,000 innocent people were murdered. Murdered over a span of about 100 days. The place was Rwanda. I was there — both before and after the genocide. I wrote a book about it.
Le premier service public a peut-être été l’armée. Un chef de tribu, un roi primitif constitua un groupe d’hommes armés qui assurait sa sécurité, trucidait les citoyens voyous et protégeait le territoire ou encore conquérait de nouvelles terres qui assuraient l’expansion. C’est probablement à partir de l’armée qu’on édifia les fondements des sociétés modernes. Conquête et expansion, mais aussi organisation du travail social qui avec la croissance devenait complexe. La police a été inventée, puis des magistrats ont été mis en place pour punir les crimes.
En snobant le Sommet de la Terre, George Bush, président du pays le plus pollueur de la planète, confirme le défi que ne cessent de lancer les États-Unis au reste du monde depuis le 11 septembre : « Personne ne peut nous empêcher de faire ce que nous voulons, quand nous le voulons et comme nous le voulons. La planète nous appartient. »
Cette guerre, qu’elle se fasse avec ou sans l’approbation des Nations unies, constituera un crime contre l’humanité. Je ne suis pas pacifiste, et, en d’autres temps, j’aurais été dans le camp de ceux qui voulaient attaquer Hitler. Cependant, sauf pour les imbéciles et les manipulateurs de l’opinion publique que sont devenus les gouvernements américain et britannique, Saddam Hussein n’est pas Hitler et ne menace pas la « stabilité » mondiale.
Voici des propos d’un député français de droite qui semblent raisonnables et peu belliqueux : « Le veto ne serait pas dans l’intérêt de notre pays et entamerait durablement les relations franco-américaines. » Chez nous, on entend régulièrement que nos relations commerciales et notre longue amitié avec les États-Unis nous interdisent de façon pratique d’exprimer concrètement notre opposition morale à la guerre. La raison proclame que ni l’humain ni le pays ne peuvent proclamer leur dignité sans payer un prix, un prix inacceptable.
Les pires rumeurs courent ces jours-ci dans les couloirs des Nations unies et dans les chancelleries à propos des tentatives américaines de convaincre les six pays indécis d’appuyer le projet de résolution américano-britannique. Dans le langage convenu des correspondants diplomatiques, on évoque des « efforts intensifs », mais dans celui de tous les jours et surtout celui de la réalité, il faut parler de « tordage de bras », de menaces, de chantage et, pourquoi pas, de corruption.
Trois mois, huit cent mille personnes. Cent jours, un million six cent mille yeux qui se ferment. Pour mesurer l’horreur nous n’avons eu souvent d’autres moyens que de la chiffrer. Dans l’échelle des calamités faites de main d’homme, le génocide rwandais ne vient pas au premier rang. Six millions de juifs engouffrés dans les chambres à gaz, deux millions de Cambodgiens transformés dans les rizières et les champs en larves humaines.
Jeudi dernier, quelque part parmi plus de cent mille personnes qui marchaient pour célébrer l’ouverture du Forum social mondial, on pouvait distinguer une vingtaine de drapeaux québécois, un peu perdus dans la marée des drapeaux rouges étoilés du Parti des travailleurs, le parti de Lula, le nouveau président du Brésil. Ils étaient environ une centaine de Québécois avec en tête la ministre québécoise, Louise Beaudoin, qui participaient à cette énorme fête.
Porto Alegre, Brésil - Ils seront cent mille, cent mille gauchistes utopistes qui se réuniront ici à compter du 23 janvier, venus des cinq continents pour participer au troisième Forum social mondial, l’organisation phare et symbolique de cette nouvelle société civile qui prétend pouvoir faire de la politique autrement, de la politique pour et par les citoyens.
Porto Alegre, Brésil - Cent mille personnes qui pensent réinventer le monde, redonner une nouvelle vitalité à la démocratie, contrer l’Organisation mondiale du commerce, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, instaurer un ordre plus équitable entre le Nord et le Sud, cela peut paraître tenir du domaine de la poésie et de la pensée magique. Et pourtant, ce n’est pas le cas, même si la tâche semble gigantesque pour les réalistes et inutile pour les critiques du mouvement antimondialisation.
Chaque fois qu’il rencontre un visiteur étranger, Eduardo Macunso, responsable des relations internationales de la ville de Porto Alegre, lui offre un verre d’eau aux couleurs de la ville et lance en riant : « C’est l’eau de la ville, de l’eau populaire, démocratique et absolument pure. » La qualité de l’eau, pour lui, illustre le mieux la transformation de cette ville qui était complètement délabrée quand le Parti des travailleurs a pris le pouvoir en 1989. En fait la ville était en faillite.
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