En pleine commémoration du génocide tutsi, les Nations unies devaient, encore une fois, tirer la sonnette d’alarme. Les milices armées du gouvernement soudanais, sous le prétexte d’une rébellion dans la région du Darfour, déplacent et tuent les populations civiles, dans ce qui apparaît tenir d’un nettoyage ethnique bien organisé. Le président el-Bashir profite depuis janvier d’une trêve des négociations avec la rébellion du Sud pour mettre les populations africaines de l’Ouest à sac. « La pire crise humanitaire dans le monde à l’heure actuelle » affirment les Nations unies, qui refusent toutefois de reconnaître la responsabilité de Kharthoum.
En avril 1994, l’ensemble de la communauté internationale avait les yeux rivés sur les premières élections multiraciales de l’histoire de l’Afrique du Sud. Deux défis attendaient Nelson Mandela et son nouveau gouvernement : en plus d’avoir à garantir une réconciliation nationale essentielle, il devait rapidement s’attaquer à restructurer un système économique où la richesse des Blancs n’avait été « gagnée » que par l’exclusion et l’exploitation directe des travailleurs africains, métis et asiatiques. Dix ans plus tard, les inégalités s’aggravent.
En chassant le président Aristide du pouvoir le 29 février 2004, les États-Unis, la France et le Canada ont perpétré un double coup d’État aux conséquences explosives : d’abord envers un gouvernement lavalas légitimement élu - malgré un taux de participation inférieur à 15%... - mais également envers un mouvement populaire et démocratique qui, en prenant la rue de façon quotidienne dès l’automne 2003, demandait la démission du gouvernement Aristide et une démocratisation en profondeur de la société haïtienne. En occupant militairement le pays l’an dernier, c’est à l’ensemble de ce mouvement populaire qu’on a coupé l’herbe sous des pieds.
L’investiture du président René Préval le 14 mai dernier a, aux yeux de certains, conclu le processus de normalisation politique en Haïti. Pourtant, nombre d’organisations de la société civile haïtienne martèlent l’importance des élections locales dont la tenue, le 21 juin prochain, semble de plus en plus incertaine. Alternatives les a rencontrées.
Fort des gains récents aux élections municipales, on s’attendait à voir le Hamas faire son entrée au Conseil législatif palestinien (CLP). La victoire du Mouvement de résistance islamiste aux élections du 25 janvier dernier a cependant pris le monde entier par surprise, y compris le Hamas lui-même. Comment interpréter cette victoire inattendue ? Doit-on y voir une radicalisation de la société palestinienne, ou encore un repli vers l’islamisme prôné par le Hamas ? Plusieurs voix, en Palestine comme en Israël, s’élèvent pour affirmer le contraire.
Pour plusieurs, le sous-développement de l’Afrique serait dû à son exclusion des échanges économiques mondiaux. Pas assez mondialisée, l’Afrique. Seule une intégration accrue dans le système économique mondial (un processus pourtant amorcé au tournant des années 80), disent les tenants de la thèse libérale, pourrait ainsi sortir les Africains de leur extrême pauvreté.
Depuis la mi-janvier, une quarantaine de producteurs de cidres, vins et autres hydromels du Québec ont perdu leur droit de vente à la Maison des vins et des boissons artisanales du Québec, située au Marché Jean-Talon. La nouvelle interdiction émise par la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec (RACJ), qui met subitement fin à une pratique autorisée depuis 1998, relance le débat sur le manque de volonté politique de soutenir cette industrie florissante, dans un contexte de mondialisation marchande fort peu favorable.
Je me plais toujours à retrouver le murmure des villes africaines : le transistor du voisin, le chant des coqs de la cour derrière, le marché et la gare à taxis pas trop loin. Mais, après quelques heures à Kuito, sans entendre ni coq ni ndombolo des radios, un charme me manquait. J’aurais quand même pu m’en douter, tant le choc de l’après-midi avait été grand : pas une maison de la ville n’a été épargnée des rafales de kalachnikov. J’ignore si, en trois jours, j’ai vu une vitre qui tenait encore debout. L’eau et l’électricité, après un an d’accalmie, restaient à être rebranchées.
À première vue, le climat politique semble s’être quelque peu apaisé. La Côte d’Ivoire, en crise depuis la tentative de coup d’État en septembre 2002, tente tant bien que mal de se sortir de l’impasse. Mais derrière cette accalmie, une récente vague de massacres et la montée en puissance de milices progouvernementales qui ne laissent présager rien de bon. Portrait d’un conflit teinté de xénophobie et d’ultranationalisme.
« Afrique esclavagisée, colonisée, martyrisée, dévalisée ! Ainsi donc, l’Afrique doit du fric ! » Sur la scène du Spectrum de Montréal, le militant reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly rappelait à la foule qu’après toutes ces insultes globales, le peuple africain doit encore et toujours consacrer une grande partie de ses capitaux au service du remboursement de la dette. Malgré l’ensemble des maux qui affligent le continent - et, surtout, le fait que cette dette a été, intérêts obligent, remboursée plus de trois fois déjà - l’Afrique doit du fric. Encore et encore.
Le 19 février mourait l’ethnocinématographe Jean Rouch, à l’âge de 86 ans, lors d’un accident de voiture survenu au Niger. C’est en guise d’hommage à un des pères fondateurs de l’anthropologie visuelle, figure de la Nouvelle vague, que la Cinémathèque québécoise présentera, du 7 au 11 novembre, quelques-uns de ses 120 films.
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