Yes we Can ??!?

lundi 26 janvier 2009, par Michel LAMBERT

Serions-nous vraiment dans une réelle période de grands changements ? L’onde de choc de Barak Obama peut-elle réellement faire des vagues jusqu’en Afrique ?? En attendant la réponse, les faits semblent pourtant suggérer que les dirigeants du Rwanda et de la République démocratique du Congo auraient finalement choisis de régler – ENSEMBLES - leurs problèmes pour apporter un règlement tant attendu, voir franchement inespéré, à plus 10 années d’une guerre épouvantable qui a déjà tués plus de 5 millions de congolais depuis 1998.

Pendant que les yeux de tous étaient tournés vers le drame de Gaza, le Rwanda et la RDC décidaient d’unir leurs forces pour déloger de l’Est de la RDC, les différents milices rebelles, tant congolaises que rwandaises, qui pourrissent la vie des populations locales depuis la fin du génocide rwandais. L’offensive, qui a débuté la semaine dernière dans la province congolaise du Nord-Kivu, s’est d’abord traduite par le déploiement de 3.500 à 5.000 soldats rwandais venus en appui aux militaires congolais. Premier arrêt, le camp du général désormais déchu Laurent Nkunda, qui en décembre encore annonçait la prise éminente de Kinshasa ! Laurent Nkunda serait depuis détenu dans un endroit secret au Rwanda en attendant une éventuelle extradition vers la RDC.

Les affrontements se sont par la suite déplacés du côté des milices Hutus, les interamwes et tant les agences de presse de la RDC que du Rwanda ont rapportées de sévères combats avec ces derniers dans la région de Kanyabayonga, ville qui verrouille l’accès au nord-Kivu à partir du Rwanda.

C’est portant avec perplexité que les congolais que les observateurs étrangers assistent à cet incroyable et inattendu bouleversement politique dans les grands lac africains. Le Rwanda de Paul Kagame soutenait jusqu’à tout récemment les troupes de Laurent Nkunda et leurs intérêts pour l’Est congolais est ouvertement connus, voir partagé. Si partagé que Nicolas Sarkozy dans le Monde du 18 janvier 2009 réclamait rien de moins qu’un nouveau « partage » justement de l’espace et des richesses du Congo entre les deux pays. En bref, donnons un bout de Congo au Rwanda, ça devrait régler les problèmes.

Un pas bien évidemment que les congolais ne veulent pas faire.

Reste donc à connaître le prix que Kinshasa a tout de même du payer pour cette coopération et ce qui adviendra de ces Hutus et autres rebelles qui naguère combattirent pour Kabila père et fils et qui risquent une fois encore de se servir de populations civiles comme de boucliers humains.

La suite de l’histoire demeure à écrire, mais il n’en reste pas moins que ces deux armées conjointes pourraient en relativement peu de temps réussir là ou tous les autres ont échoué ; en terminer avec la guerre en République démocratique du Congo !

À propos de Michel LAMBERT

Co-fondateur en 1994 puis Directeur général d’Alternatives entre 2007 et 2020, Michel Lambert fut Président de l’Association québécoise des organismes de coopération internationale de 2017 à 2020. Il a travaillé au rapprochement des groupes et organisations de la société civile, d’ici et d’ailleurs pour la promotion des principes de la démocratie, de l’égalité et de l’équité pour tous.

Il a tour à tour développé plusieurs des programmes de solidarité internationale d’Alternatives en plus de lancer et animer de multiples campagnes de justice sociale au Québec et au Canada. Il a dirigé l’antenne d’Alternatives en République démocratique du Congo entre 2002 et 2005 avant de prendre la direction de l’organisation en 2007.

Michel Lambert fut membre du Conseil de Gouvernance d’Alternatives International , du Conseil d’administration d’Alliance syndicats et tiers-monde. Il a aussi été membre des Conseils de l’AQOCI entre 2009 et 2013, de l’Association pour le progrès des communications (APC) entre 2008 et 2011 puis entre 2017 et 2020 et de Food Secure Canada entre 2009 et 2012

Il a représenté Alternatives au Conseil International du Forum social mondial et au sein de diverses coalitions québécoises et canadiennes dont notamment, les coalitions Pas de démocratie sans voix, Voices/voix. le Réseau québécois de l’intégration continentale - RQIC et plus récemment au comité de coordination du Front commun pour la transition énergétique .

Michel Lambert a joué un important rôle de mobilisation et de construction lors du Forum social des peuples tenu à Ottawa en août 2014 .

En 2018, il confondait Cultiver Montréal, le réseau des agricultures montréalaises.

En 2020, il a contribué à la création du FISIQ, le Fonds d’investissement solidaire international du Québec.

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