Pendant que les yeux de tous étaient tournés vers le drame de Gaza, le Rwanda et la RDC décidaient d’unir leurs forces pour déloger de l’Est de la RDC, les différents milices rebelles, tant congolaises que rwandaises, qui pourrissent la vie des populations locales depuis la fin du génocide rwandais. L’offensive, qui a débuté la semaine dernière dans la province congolaise du Nord-Kivu, s’est d’abord traduite par le déploiement de 3.500 à 5.000 soldats rwandais venus en appui aux militaires congolais. Premier arrêt, le camp du général désormais déchu Laurent Nkunda, qui en décembre encore annonçait la prise éminente de Kinshasa ! Laurent Nkunda serait depuis détenu dans un endroit secret au Rwanda en attendant une éventuelle extradition vers la RDC.
Les affrontements se sont par la suite déplacés du côté des milices Hutus, les interamwes et tant les agences de presse de la RDC que du Rwanda ont rapportées de sévères combats avec ces derniers dans la région de Kanyabayonga, ville qui verrouille l’accès au nord-Kivu à partir du Rwanda.
C’est portant avec perplexité que les congolais que les observateurs étrangers assistent à cet incroyable et inattendu bouleversement politique dans les grands lac africains. Le Rwanda de Paul Kagame soutenait jusqu’à tout récemment les troupes de Laurent Nkunda et leurs intérêts pour l’Est congolais est ouvertement connus, voir partagé. Si partagé que Nicolas Sarkozy dans le Monde du 18 janvier 2009 réclamait rien de moins qu’un nouveau « partage » justement de l’espace et des richesses du Congo entre les deux pays. En bref, donnons un bout de Congo au Rwanda, ça devrait régler les problèmes.
Un pas bien évidemment que les congolais ne veulent pas faire.
Reste donc à connaître le prix que Kinshasa a tout de même du payer pour cette coopération et ce qui adviendra de ces Hutus et autres rebelles qui naguère combattirent pour Kabila père et fils et qui risquent une fois encore de se servir de populations civiles comme de boucliers humains.
La suite de l’histoire demeure à écrire, mais il n’en reste pas moins que ces deux armées conjointes pourraient en relativement peu de temps réussir là ou tous les autres ont échoué ; en terminer avec la guerre en République démocratique du Congo !