Le prochain Forum social mondial se tiendra du 6 au 12 février 2011 à Dakar au Sénégal. Alternatives y sera entres autres représenté par une vingtaine de personnes dont, notamment, une délégation de jeunes. La fédération Alternatives international y organisera en collaboration avec plusieurs autres réseaux des activités de promotion, notamment, du Forum Social Mondial pour la solidarité avec la Palestine et du Forum Social Mondial sur la souveraineté alimentaire en Haïti. Les deux événements sont pour l’instant prévus en 2012.
Ce forum se déroule dans le contexte de crises globales : sociale économique, financière, écologique qui prennent un caractère particulier en Afrique avec plus de 50% de la population Africaine vivant avec moins de 1 dollar par jour, des taux de chômage et de pauvreté catastrophiques tant en milieux urbain que rural et des services publiques démantelés par les différents plans d’austérité des grands institutions mondiales
Malgré les derniers conflits qui perdurent, de nombreuses élections se déroulent en Afrique en 2010-2011 et la question de la démocratie sera une thématique centrale. Comme chez nous, la relation entre l’Etat et la société civile se pose de façon aiguë. La prise de conscience des Africains sur cette question tiendra une place très importante dans le prochain FSM.
Pour revenir donc au forum social, celui-ci se tiendra du 6 au 12 février 2011, à l’UCAD (université Cheikh Anta Diop) à Dakar. Le conseil international du Forum social mondial a défini 3 axes stratégiques pour le Forum de Dakar :
a- Approfondir l’analyse critique du Capitalisme : Le monde est en proie à une série de crises sans précédent y compris la crise du changement climatique, toutes ces crises sont liées au mode de production et d’accumulation capitaliste.
– D’un côté, le mythe des « marchés » autorégulateurs a entraîné une série de déréglementations et de libéralisations du commerce et des flux de capitaux à travers le monde dans le but de donner plus de pouvoirs aux marchés des dérivés ; cela a ouvert la voie aux activités spéculatives à une échelle sans précédent.
– De l’autre, les forces progressistes politiques et sociales du nord et du sud ne cessent de renforcer la résistance contre le système capitaliste et les politiques libérales.
– Les forces progressistes et les syndicats ont intensifié dans les pays industrialisés les luttes pour préserver l’emploi et le pouvoir d’achat.
– Dans les pays de sud, l’expérience des politiques discréditées du FMI et de la banque mondiale ont renforcé la prise de conscience des mouvements sociaux, des forces politiques et même de certains Etats sur la nécessité de s’opposer à ces politiques et au fondamentalisme du marché.
– L’analyse de cette crise va de la crise en tant que reflet de l’épuisement du capitalisme comme modèle de production et d’accumulation des richesses à la crise de civilisation avec la remise en cause de toutes les valeurs associées au capitalisme. Dans les deux cas, il y a remise en cause de l’hégémonie des puissances occidentales par le sud. Les crises actuelles offrent une occasion unique aux mouvements sociaux associés au FSM d’approfondir la crise du système capitaliste et d’aggraver sa crise de légitimité au nord comme au sud.
b- Renforcer les luttes et résistances contre le capitalisme, l’impérialisme et l’oppression. Le FSM doit offrir un espace à tous les groupes mouvements, à toutes les forces politiques progressistes opposées d’une manière ou d’une autre aux politiques associées au paradigme néolibéral et luttant contre l’oppression, la domination, la discrimination, l’exclusion au nord comme au sud.
c- Construire des alternatives démocratiques et populaires. Face à la crise systémique et crise de légitimité du capitalisme, il s’impose de promouvoir d’autres modèles de production et de distribution des richesses en rupture avec la logique de l’accumulation capitaliste.
– Il nous faut aller au-delà de la critique. Les mouvements sociaux doivent trouver des stratégies appropriées pour s’opposer vigoureusement au sauvetage du système capitaliste. Dans ce cadre, les mouvements sociaux doivent examiner la possibilité d’alliance avec les forces politiques et les Etats opposés au système néolibéral et contribuer à d’autres modèles de développement fondés sur la distribution équitable des richesses, la solidarité, la coopération, le respect de la souveraineté des peuples sur leur ressources, la gestion démocratique et transparente des ressources dans le respect de l’environnement. Le FSM 2011 s’efforcera de réhabiliter la politique et la démocratie reléguée au second plan, vidée de son contenu par le pouvoir donné aux institutions financières. Le FMI et l’OMC ont été les facteurs déterminants de l’affaiblissement de l’Etat, des services publics. Cette situation a laissé un vide exploité par les groupes privés pour influencer les politiques publiques au détriment de l’écrasante majorité des citoyens des pays du sud.
Le déroulement du FSM est prévu comme suit :
– 6 février : Marche d’ouverture.
– 7 février : journée dédiée à l’Afrique et aux Diasporas.
– 8 et 9 février : activités auto organisées par l’ensemble des organisations souhaitant participer au FSM.
– 10 février : Assemblées de convergences et assemblées thématiques.
– 11 février : convergences thématiques et globales, clôture du FSM. A propos de ce déroulement, il est à noter que deux journées sont consacrées aux convergences thématiques et globales au lieu d’une journée lors du dernier forum. La nécessité de favoriser les convergences et de dégager des cohérences au sein du FSM pour être vraiment utile face à la crise du capitalisme est ressentie désormais comme une priorité.