Cette fois, nous le savons. Et nous le savons avant. Serons-nous sauvés par Copenhague ? Certes, l’ébauche d’un accord entre les États-Unis et la Chine devrait modifier la donne internationale. Et certains États comprennent bien l’intérêt de produire plus vert et plus propre, de remplacer les énergies polluantes par les énergies économisées, renouvelables et complémentaires et tablent d’abord sur la sécurité et la souveraineté alimentaire. Mais déjà, la réalité dépasse les scénarios les plus pessimistes du GIECC et la hausse pourrait même atteindre selon certains scientifiques 7 degrés centigrades, alors qu’à 2 degrés, les effets d’emballement s’annoncent hors contrôle.
Or, dans un contexte où le capital de la planète s’épuise rapidement, où la dégradation des capacités de régénération des deux tiers des écosystèmes amplifie la crise climatique, on sait que c’est le milliard d’humains affamés, assoiffés et cette moitié du monde appauvri qui paiera d’abord en problèmes d’eau, d’alimentation, de santé et de déplacements massifs cette surconsommation débridée et l’obésité de l’empreinte écologique du nord. D’ailleurs déjà, 99 % des 260 millions de personnes touchés par les déferlantes d’ouragans, d’inondations et d’incendies, ces catastrophes climatiques qui ont doublé depuis 1980, viennent des pays en voie de développement, d’où leurs exigences qu’on paie au moins les mesures d’adaptation.
Ceci dit, pour faire virer le Titanic économique, sans doute faut-il d’abord cesser de valser sur l’illusion de croissance durable, troquer les boussoles détraquées comme le PIB pour des indicateurs renouvelés, tout en changeant de lunettes, de priorités, de perspectives, de stratégie, voire d’horizon de pensée… Vous avez dit… pensée ???