Dans la foulée du Forum social mondial (FSM) de Porto Alegre, ce FSR a rassemblé 200 participants des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches, du 17 au 19 septembre, pour mieux identifier les conséquences locales de la mondialisation néolibérale et mieux coordonner leurs efforts pour y résister. Une grande partie des personnes présentes provenait de syndicats ou de groupes de femmes, étudiants, écologistes, politiques, populaires et communautaires.
Le néolibéralisme chez nous
Pour les participants, qui se sont concentrés dans un premier temps sur les réalités sociales, économiques et politiques propres à la région, il est clair que « les gouvernements ont échoué dans leur rôle de redistribution des richesses » et se sont faits complices de la « marchandisation croissante de différents aspects de la vie collective ».
Les effets du désengagement de l’État, encouragé par les institutions financières internationales et les accords de libre-échange, sont particulièrement visibles dans la région de Québec, où 31 % de la population active travaille dans les services publics. D’ici 2010, 21 000 personnes auront quitté la fonction publique. Pourtant, le président du Syndicat de la fonction publique du Québec (section Québec-Chaudière-Appalaches), Paul Pelletier, a fait remarquer qu’« aucun des trois partis politiques ne parle de renouvellement. Le désengagement de l’État se traduit par une attaque en règle contre les services publics et contre les travailleurs de l’État, ce qui implique une diminution des services à la population, voire leur disparition. »
De son côté, le vice-président de l’Association des étudiants en sciences sociales de l’Université Laval, Simon Carreau, a rappelé l’effet des coupures et des réformes dans le financement et la vocation de l’université, prenant l’exemple des contrats de performance : « Par ceux-ci, le gouvernement pousse les universités à devenir rentables, compétitives et performantes pour le marché international de l’éducation. Par exemple, à l’Université Laval, l’administration a dû encore imposer une hausse des frais de 180 dollars par année pour éponger son déficit, tel que convenu dans son contrat de performance. »
Les impacts dévastateurs des politiques néolibérales de nos gouvernements sont tout aussi visibles dans les autres secteurs comme l’environnement, l’alimentation, l’immigration, les droits sociaux, la santé, la culture, etc., ce qui a amené les participants à souligner l’urgence de mener des débats sur la démocratie participative, le scrutin proportionnel et la construction d’une alternative politique de gauche.
NON À LA ZLÉA !
Parmi les moyens d’action à opposer à la mondialisation néolibérale, la formation et l’éducation populaire au sein des organisations et auprès de la population sont la première des priorités, entre autres par une « valorisation et une consolidation » des médias alternatifs. Aucun changement à long terme n’est envisageable sans la sensibilisation du grand public quant à la condition des femmes, aux inégalités Nord-Sud, à la privatisation, aux réformes néolibérales, aux coupures budgétaires, à la sujétion de nos gouvernements aux diktats des institutions financières, etc.
C’est ainsi que la lutte à la ZLÉA est clairement ressortie au nombre des consensus. Toute la population a été invitée à participer aux Journées de résistance continentale contre la ZLÉA, qui se sont traduites par une grève étudiante le 31 octobre, et à la campagne d’éducation populaire nationale sur la ZLÉA cet automne. L’objectif étant d’amener le plus grand nombre possible de citoyens à se prononcer contre la ZLÉA lors d’une consultation populaire, dont les résultats seront connus au printemps 2003.
Autre action isncrite à l’agenda des citoyens : la marche du 23 octobre pour le financement autonome des groupes communautaires organisé par le Regroupement d’éducation populaire et d’action communautaire (RÉPAC), le Regroupement des organismes communautaires (ROC) et le Regroupement des groupes de femmes (RGF).