Documentaire

Territoires

jeudi 1er mai 2008, par Emmanuel Martinez

Territoires
Réalisé par Mary Ellen Davis. Au cinéma Ex-Centris à Montréal dès le 9 mai.

Ce documentaire porte sur le photographe Larry Towell, un des rares Canadiens à travailler pour la prestigieuse agence Magnum. L’Ontarien s’inspire de la photographie humaniste : l’important est de rester proche de ses sujets, aussi bien physiquement qu’émotionnellement, et le photographe doit aimer ces gens et leur laisser savoir. C’est ce que fait Larry Towell dans le documentaire lorsqu’il parle des mennonites, des Palestiniens et des habitants de New York le 11 septembre 2001 (oui, il y était ce jour-là…).

À travers ses photos, il nous apprend qu’au début des années 1980 des mennonites, d’origine canadienne, mais vivant au Mexique depuis 60 ans, venaient dans le sud de l’Ontario pour travailler dans les champs. Ces membres de la secte protestante aux cheveux blonds et aux yeux bleus ne parlaient qu’espagnol ! Larry Towell les a suivis au Mexique où ils vivaient dans une extrême pauvreté, sans électricité ni eau courante.

En Palestine, il constate que la situation est pire aujourd’hui qu’à son passage il y a dix ans, quand il croyait que c’était déjà pitoyable. Il ne s’agit pas, selon lui, d’un conflit religieux ou ethnique, mais d’une lutte pour posséder la terre, la propriété foncière. Il garde malgré tout son humour en constatant que ce mur érigé par Israël autour des Palestiniens représente une « architecture nouvelle » pour les villes palestiniennes.

Il a passé beaucoup de temps dans les Territoires occupés. C’est primordial pour Larry Towell de sentir l’endroit qu’il visite, de se laisser imprégner. Il ne fait donc pas de la photo de nouvelles. Pour lui, la photo doit évoquer et non illustrer. Et cette évocation, il la voit comme une forme de poésie.
La documentariste Mary Ellen Davis le suit dans les bazars en train de prendre des photos en marchant, sans s’arrêter. Il s’agit d’une de ces techniques pour capter la spontanéité. Cet homme barbu travaille sans caméra numérique, parce qu’il aime le mystère de ne pas savoir si son cliché est réussi. Et, aussi, pour éviter la tentation de supprimer des photos sur le champ : certaines sont meilleures quelques années plus tard…

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