Donna Gershten a grandi en Caroline du Nord, mais a par la suite vécu de nombreuses années au Mexique, avant de revenir aux États-Unis. Sur les lèvres de la Vierge est son premier roman, et a été récompensé par le Bellwether Prize. Un prix créé par la romancière américaine Barbara Kingsolver dans le but de récompenser une œuvre de fiction engagée socialement et politiquement.
Sur les lèvres de la Vierge est un beau roman, même si ce qu’il dépeint n’est pas toujours très gai. C’est surtout très bien écrit. Les passages en espagnol (non traduits) donnent au récit une atmosphère plus réelle, celle d’un petit monde clos avec ses propres codes. Le petit monde du barrio où est née Guadalupe Magdalena Molina Vasquez, appelée simplement Magda. Personnage central du roman, Magda, qui a grandi entre une mère infirme et un père paresseux, des frères et un grand-père tout aussi machos, une tante qui « n’a plus d’os »… se fait le serment très tôt, à la prime adolescence, « qu’aucun homme ne [la] ferait pleurer à [sa] table - aucun homme ne se servirait [d’elle] - même si [elle], à l’occasion, [a] dû [se] servir des hommes… »
Voilà toute l’histoire de ce roman qui se confond en mille et une petites histoires de la vie de tous les jours d’une femme. Sur les lèvre de la Vierge est un mélange de soleil et de saleté, de joie de vivre et de jurons, de couleurs bariolées et de petit Jésus de plâtre, d’invocations à la Vierge et de coups sur la gueule.