
Hugo Hamilton, romancier irlandais, est encore assez peu connu des francophones. Et pour cause, il ne s’agit ici que de son deuxième roman traduit dans la langue de Molière. Après Berlin sous la Baltique, voici donc Sang impur, une autobiographie sous forme de roman.
L’histoire d’un jeune Irlandais « tacheté allemand » - comme un « pain irlandais tacheté de raisins allemands » - qui grandit dans le Dublin pauvre des années 50 et 60. C’est l’après-guerre entre Allemands et Britanniques, et le début d’un éternel conflit entre l’Irlande du Nord et l’Irlande du Sud, protestants et catholiques, pro et anti-couronne bitannique. Le père est un nationaliste irlandais pur et dur qui interdit à ses enfants de parler anglais, la langue du dominateur, la mère, une Allemande venue en Irlande en « pèlerinage » pour apprendre l’anglais, et qui y pris finalement mari.
Une enfance faite de violences et de haine, parfois sourdes et insidieuses. Dans le rue, à l’école, à la maison. Les insultes fusent de partout. Un enfant trop allemand, donc nazi, pour certains. Pas assez irlandais pour le père.
Touchant, émouvant, prenant, Sang impur, en passe de devenir un best seller, si on en croit les critiques et commentaires dithyrambiques de la presse anglo-saxonne, est un incontournable de cet automne. On ne sort pas indemne de cette lecture, où l’intolérance sous toutes ses coutures est mise à nu. Votre cœur se sert, votre ventre se noud.