1. Quelques notes sur le contexte
L’année 2003 aura certes été marquée par la guerre en Irak, préparée de longue date par les États-Unis et annonçant une nouvelle période de violences et de guerres dans diverses régions du monde. En même temps, le mouvement citoyen mondial ne cesse également de se développer, tant dans son opposition à l’impérialisme qu’en tant que porteur d’alternatives au plan économique, social, politique, ce dont témoigne notamment le grand succès du Forum social mondial.
La guerre
Après des mois de préparation militaire et en faisant semblant de tenir compte de la légalité international, Washington a finalement entrepris sa reconquête de l’Irak. Le projet est vaste et ambitieux, tel que l’expliquent les « idéologues » du « néoconservatisme » américain ( The New American Century ), puisqu’il s’agit de verrouiller non seulement le Moyen-Orient, mais le reste du monde. En filigrane donc se dessinent déjà les prochaines confrontations (Iran, Syrie, Philippines, Colombie, Népal, etc.) dans une guerre qui, comme l’affirme le ministre de la défense américain, Donald Rumsfeld, sera « sans fin ». Cette reconquête on l’imagine fait plusieurs victimes, à commencer par les peuples concernés. En Irak notamment, on parle d’au moins 10 000 morts civils, sans compter d’innombrables pauvres soldats massacrés par les missiles et les avions américains. Les guerres « de basse intensité » que les États-Unis maintiennent avec leurs alliés sont également très meurtrières, notamment en Palestine, en Colombie, aux Philippines. Mais les impacts sont beaucoup plus larges. Le principe d’une « communauté internationale » régie par l’ONU est agonisant, ce qui ouvre la porte à toutes les aventures. Des puissances comme les pays de l’Union européenne, la Russie, la Chine, sont directement visées, d’autant plus que sur le plan économique, les États-Unis se sentent le dos au mur devant la concurrence de pays plus performants qu’eux. Les puissances secondaires, comme le Canada, sont mis au pied du mur, « ou vous êtes avec nous (sous notre contrôle), ou vous êtes contre nous » …
Les avancées du mouvement populaire
En février et mars dernier, nous étions des dizaines de millions à manifester contre la guerre. Les mouvements ont réussi à faire converger toutes les sensibilités, contre la guerre, contre le néolibéralisme, pour des alternatives démocratiques et populaires. La coalition « arc-en-ciel » incluait des organisations populaires, des syndicats, les secteurs progressistes de l’église, les mouvements de femmes, les immigrants, la gauche radicale et la gauche modérée, bref une masse critique représentant la majorité de la population dans plusieurs pays comme le Canada, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne. Cela aurait été la même chose dans plusieurs autres pays si ce n’est le fait des dictatures pro-américaines qui ont empêché, du moins partiellement, la population de s’exprimer, comme en Égypte, au Pakistan, etc. En plus de dire non, le mouvement populaire a dit « oui » à des alternatives, surtout en Amérique du Sud, où de vastes réseaux se sont coalisés pour aboutir à des victoires électorales importantes, notamment au Brésil. Au-delà des succès de Lula, le fait est que ce sont de gigantesques mobilisations populaires qui ont le vent dans les voiles dans un grand nombre de pays. Certes, ce phénomène semble pour le moment localisé, car la droite a emporté plusieurs élections en Europe, sans compter au Québec ! Mais dans la plupart des cas, ce n’est pas tant parce que la droite est plus forte (elle n’a pas plus de votes) mais parce que les gauche politiques et sociales restent déconnectées les unes des autres. Reste que la prochaine période sera un très gros défi. Il faudra que le laboratoire brésilien fasse ses preuves et « contamine » le reste du monde. Il faudra que les liens soient rétablis entre les divers secteurs du mouvement progressiste. Il faudra enfin qu’un vaste front contre l’impérialisme américain soit mis en place pour durer.
Nos défis
Le Canada on l’a invoqué plus haut est menacé par cette restructuration du monde. Nous étions déjà sous l’égide de l’ALENA bien intégrés économiquement à l’empire américain. Mais la situation risque de changer dramatiquement dans les prochaines années. Les États-Unis veulent imposer une « forteresse Amérique du Nord » qui inclurait à toutes fins pratiques la fin de la souveraineté canadienne sur ses frontières, sur son économie, sur son système social, sur sa culture. Le pire est que les principaux milieux d’affaires canadiens, avec l’appui de la droite (Alliance canadienne) sont d’accord avec cette perspective. Devant ce projet insensé qui nous ramènerait au statut du Kansas, l’opposition est hésitante. Le défenseur historique du « canadianisme », est en transition et ses prochains leaders pourraient par real politic accepter le plan américain. Il faudra donc beaucoup de pression pour changer le cours des choses. Or le mouvement populaire n’est pas tout à fait prêt bien qu’il conserve des forces importantes. Les divisions entre le mouvement social au Québec et le mouvement social dans le reste du Canada sont en train de s’estomper, mais elles ne sont pas pour autant disparues, de même que le problème qui découle de la coupure avec le monde des nations autochtones. Le mouvement populaire québécois, historiquement mieux organisé et cohérent, risque d’être à la défensive dans les prochains mois dans la foulée d’une élection qui a permis à la droite de l’emporter. Aussi, il faudra capitaliser sur les réseaux qui existent et ceux qui doivent être construits pour élaborer une grande coalition populaire, comme cela se fait sur une base locale à Québec et à Toronto, notamment, et dans le cadre de regroupements sectoriels (le mouvement des femmes, le secteur de l’éducation, de l’environnement, etc.). Nous tenterons dans l’année à venir de continuer à jouer notre rôle dans ce mouvement, comme nous l’avons fait dans les années précédentes.
2. Alternatives dans le monde
La dernière année d’Alternatives dans le monde a été intense et difficile, notamment sur le plan financier. Plusieurs nouveaux projets ont été entrepris et d’autres initiatives amorcées depuis plusieurs années se consolident.
Réseaux
Nous avons continué dans notre programme dans le monde de donner la priorité à l’appui aux organisations populaires locales, aux groupes de femmes, aux syndicats, aux groupes de jeunes, écologistes, qui de plus en plus fonctionnent en réseaux sur une base nationale ou internationale. Dans ce sens, le développement spectaculaire du Forum social mondial (FSM) témoigne des avancées dans ce domaine. Le Forum est devenu un processus permanent, donc beaucoup plus qu’une réunion, qui réunit des milliers d’organisations partout dans le monde. Au-delà de la rencontre de Porto Alegre de janvier dernier (100 000 personnes), des millions de personnes ont été impliquées en Europe, en Asie, en Afrique, ailleurs dans les Amériques, et partout, Alternatives a été présent et actif.
Le Forum social mondial
– La troisième édition du FSM a eu lieu en janvier à Porto Alegre au Brésil. Plus de 100 000 personnes y ont participé dont environ 400 du Québec et du Canada.
– Des forums nationaux auxquels Alternatives a participé activement ont eu lieu à Quito, Buenos Aires, Bélem, Casablanca, Addis Abeba, Hydrabad.
– Le comité international du FSM duquel Alternatives est membre est en train d’organiser le quatrième FSM qui aura lieu à Mumbai en Inde en janvier prochain.
Dans les Amériques
Dans les Amériques, Alternatives joue un rôle important dans la mise en place de ces réseaux qui ont plusieurs fonctions : élaborer des alternatives allant dans le sens du développement durable et de la justice sociale ; mettre en place des projets pilotes qui démontrent en pratique qu’« un autre monde est possible » ; s’opposer aux projets inspirés par l’approche néolibérale, notamment dans le domaine de l’intégration économique et du libre-échange. Nous travaillons présentement dans ce sens très fort au Brésil, en Argentine, à Cuba. Nous maintenons des liens de travail et de solidarité avec des organisations au Chili, au Mexique, en Équateur.
Afrique et Moyen-Orient
En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, nous avons poursuivi nos activités au Maroc, en Égypte, en Palestine principalement. Nous avons maintenu des liens au Liban, en Syrie, en Jordanie, au Yémen. Et nous avons ouvert une fenêtre vers les organisations démocratiques irakiennes. En Afrique Sub-saharienne, nous avons travaillé dans la continuité avec nos partenaires au Niger, au Sénégal, en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo (RDC), au Burundi, au Soudan, en Angola. Nous avons ouvert de nouveaux chantiers au Mozambique, en Éthiopie, au Tchad. Le travail se fait à la fois pour soutenir des ONG et des réseaux d’ONG, et pour aider des organisations communautaires à faire face aux guerres et aux crises qui sévissent sur le continent.
Asie et Eurasie
En Asie, nous avons travaillé avec nos partenaires traditionnels en Inde et au Pakistan. Nous avons ouvert de nouveaux projets pour soutenir les organisations locales en Afghanistan et en Indonésie. Nous avons maintenu des liens de solidarité avec des groupes en Chine, au Vietnam, au Japon, aux Philippines. En Eurasie, nous avons continué de travailler avec nos partenaires syndicaux en Russie et en Ukraine. De plus, nous avons ouvert un grand projet en Europe centrale pour appuyer des ONG de Slovaquie, de Pologne, de Hongrie et de République Tchèque. Nous sommes présents également en ex-Yougoslavie et dans le Sud-Caucase.
Questions de sous
Depuis la dernière AG, nous avons travaillé très fort pour assurer le financement de tous ces projets. Avec l’Agence canadienne de développement international (ACDI), nous avons reproduit notre contrat de partenariat pour trois ans, ce qui assure le financement de nos activités de base. Par contre, avec les autres départements de l’ACDI, nous avons connu des difficultés puisqu’un grand nombre de projets ont été financés à la toute fin de l’année fiscale, ce qui a créé un trou financier pour l’exercice fiscal 2002-03. La bonne nouvelle est que nous avons démarré le présent exercice (2003-04) avec plusieurs projets en poche. Parallèlement, Industrie - Canada a renouvelé le programme des stages Furetez dans le monde. Nous avons également continué de diversifier nos sources de financement auprès de donateurs privés au Canada, de même qu’auprès d’agences de financement internationales, principalement au Japon et en Europe.
Principaux nouveaux projets en chantier
Amériques
– Projet pour appuyer la campagne contre la faim au Brésil.
– Projet de construction d’un réseau d’économie solidaire en Argentine.
– Projet d’appui aux organisations de plusieurs pays pour renforcer leurs capacités d’intervention sur le processus d’intégration des Amériques.
– Projet (phase deux) d’appui à plusieurs organisations caribéennes pour renforcer leurs capacités de recherche et de publications.
Afrique et Moyen-Orient
– Programme d’appui aux ONG égyptiennes.
– Appui aux organismes de droits humains et de femmes au Soudan et au Maroc.
– Appui aux organisations démocratiques irakiennes.
– Campagne d’urgence pour la Palestine.
– Mise en place d’un réseau informatique pour les ONG en RDC.
– Réhabilitation de cliniques médicales RDC.
– Réhabilitation de villages au Burundi.
– Appui aux ONG en Angola, au Niger, en Afrique du Sud, au Sénégal, au Tchad.
Asie et Eurasie
– Appui aux organisations de femmes dans la reconstruction de l’Afghanistan
– Interventions d’appui aux organisations communautaires et de droits humains au Pakistan
– Appui aux organisations indiennes travaillant au prochain FSM.
– Appui aux organisations communautaires au Vietnam.
– Développement de projets en Indonésie (Papua et Central Sulawesi).
– Appuis et liens avec des ONG en Chine, Japon, Philippines.
– Développement d’un projet d’université ouvrière en collaboration avec des syndicats et des universités en Russie.
– Appui aux syndicats en Ukraine.
– Programme d’appui aux ONG de Hongrie, Pologne, Slovaquie, République Tchèque, Lituanie, Estonie, Latvie.
– Appuis à des ONG en es-Yougoslavie, au Sud-Caucase.
Participation des jeunes
Nous avons maintenu nos stages dans le monde via trois principaux programmes, à savoir : Furetez dans le monde (utilisation de l’Internet), Médias alternatifs (appui aux médias communautaires) et Québec sans frontières (appui à des ONG locales). Les stages se veulent davantage intégrés à la programmatrion actuelle et mieux articulés avec nos partenaires sur le terrain, ce qui leur permet une plus grande portée. De plus, ces stages initient des jeunes à la solidarité internationale de manière concrète. Par ailleurs, la négociation pour le financement des projets a été longue et laborieuse, surtout auprès de l’ACDI. L’incertitute demeure du côté du gouvernement québécois qui a annoncé des coupures un peu partout. Ce qui pourrait mettre en péril Québec sans frontières à plus ou moins long terme. Bonne nouvelle cependant, deux de nos projets QSF ont été récemment acceptés. En ce qui concerne nos stages Cyberjeunes (Furetez dans le monde), financés par Industrie Canada, nous devrions pouvoir poursuivre la réalisation de notre programme durant les cinq prochaines années, et de surcroît, Industrie Canada a entamé un processus de consultation auprès des membres de la coalition, afin d’identifier les grandes orientations à privilégier dans le futur. On pourrait ainsi répondre éventuellement à des besoins plus pointus de certains de nos partenaires. Finalement, nous avons démarré un nouveau (petit) programme de stages vers la France.
3. Alternatives au Québec et au Canada
Depuis la dernière AG, nous avons travaillé à consolider les processus de convergence du mouvement populaire local autour de plusieurs thèmes : l’intégration des Amériques, le Forum social mondial, la lutte contre la guerre, la solidarité avec la Palestine, la démocratie locale, la lutte pour les droits des immigrants.
Échec à la guerre
Nous l’avons dit auparavant, un mouvement citoyen mondial s’est exprimé clairement contre la guerre. Au Québec dans plusieurs villes de la province, nous étions des centaines de milliers. Le forum des membres d’Alternatives (composé de militant-es bénévoles) a fait de cette mobilisation notre priorité, ce que nous avons fait dans le cadre de la coalition Échec à la guerre. Parallèlement sur nos propres bases, nous avons travaillé fort à faire connaître le point de vue des Irakiens dans la perspective d’une lutte pour la démocratisation du pays, ce qu’ont renforcé les membres du Forum, par l’organisation d’une conférence sur le sujet.
La ZLÉA
Le processus de mobilisation des organisations populaires concertées au niveau de toutes les Amériques a poursuivi son cours, notamment au Brésil, au Mexique, en Argentine et au Canada. Au Québec, nous avons aidé le Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC) à enclencher le processus de la consulta qui doit permettre aux citoyens de se prononcer sur le processus en cours, dans une démarche qui doit continuer durant les prochains six mois. Plusieurs dizaines d’interventions ont eu lieu dans des organisations populaires du Québec et de l’Ontario, principalement.
Le Forum social mondial
Comme l’an passé, nous avons mobilisé beaucoup de monde pour participer au Forum social mondial (FSM) dont la troisième édition a eu lieu à Porto Alegre au Brésil. Des rencontres avant, pendant et après le FSM ont permis à un grand nombre d’organisations populaires du Québec et du Canada de se concerter et d’interagir avec le FSM. Sur le plan strictement local, tout cela a débouché concrètement. Plusieurs forums locaux (Québec-Appalaches, Ottawa, Victoria, Toronto) ont été organisés et nous avons participé au processus à Québec. Par la suite, une démarche nationale impliquant des organisations populaires du Canada, du Québec et des Nations autochtones a été entreprise pour planifier le Forum des peuples du Canada, du Québec et des Nations autochtones, qui doit avoir lieu à Montréal en juin prochain. Alternatives a été au centre de ce processus à la fois politiquement et techniquement et agit présentement comme secrétariat du comité de coordination du Forum.
Solidarité avec la Palestine
Le travail de solidarité avec la Palestine s’est poursuivi tout au cours de l’an, via des interventions diverses et un travail d’appui à divers organismes, dont Solidarité avec les droits humains des Palestiniens (SPHR). Ces mobilisations ont touché plusieurs milieux, surtout le milieu étudiant.
La démocratie locale
Nous avons un nouveau programme d’éducation qui vise à informer et à mobiliser autour du thème de la démocratie locale, ce qui inclut la promotion des initiatives en cours au Brésil comme le budget participatif de Porto Alegre. Ce travail est lié à plusieurs coalitions et groupes à Québec et à Montréal, dont le comité qui prépare le prochain Sommet des Citoyens dans la métropole québécoise en octobre prochain.
Pour les droits des immigrant-es
Nous avons maintenu notre service d’accueil pour les nouveaux immigrant-es via des stages en milieu de travail et la diffusion d’information. Nous avons travaillé avec diverses coalitions, dont la Table de concertation sur les réfugiés, à promouvoir les droits et à s’opposer aux nouvelles législations et mesures discriminantes.
Solidarités tout azimut
Nous avons organisé et co-organisé plusieurs activités d’information et de sensibilisation pour promouvoir les alternatives et les résistances des peuples à travers le monde, en Inde, au Pakistan et en Afghanistan, en RDC et au Burundi, en Palestine, en Algérie, en Tunisie, en Colombie, à Cuba, au Chili, sur la montée des droites et sur les politiques militaristes et impérialistes. Nous avons fini la saison en beauté avec un programme très réussi autour du Nouveau Brésil, en collaboration avec nos partenaires brésiliens, l’UQAM, la CSN et plusieurs autres groupes.
Programme de communication
Nous avons maintenu nos deux journaux mensuels (en anglais et en français) qui ont connu une certaine expansion au niveau de la diffusion autonome*. Nous avons remodelé de façon significative notre site internet, ce qui a augmenté énormément son impact (nombre de visiteurs et de lecteurs). Nous avons maintenu et relancé le projet OneWorld tout en restant le partenaire principal (au plan politique et financier) du plus important site progressiste au Canada anglais, rabble.ca. Nous avons continué d’appuyer plusieurs initiatives dans les médias communautaires ici (CMAQ, etc.) et dans le monde (développement de centres de médias alternatifs en RDC, Afghanistan, Caraïbes).
Le développement durable
Nous avons continué d’intervenir sur le dossier environnement et développement, notamment à la suite de la Conférence sur le développement durable de Johannesbourg. Nous avons participé à plusieurs démarches de divers groupes. Nous avons initié un projet pilote de « jardins sur le toit », en collaboration avec divers organismes locaux et l’appui du Centre de recherche en développement international (CRDI).
Alternatives à Québec
Participation à l’organisation du Forum social Québec - Chaudières Appalaches (septembre 2002) et du Réseau du Forum social (RFS). Participation aux grandes mobilisations contre la guerre et l’impérialisme en Irak et en Palestine (devenue plus tard commission « paix » du RFS).Six manifestations ont eu lieu, regroupant plus de 30 000 personnes. Organisation de la consulta à Québec, dans le cadre du RQIC et de la Commission ZLÉA du RFS.
Projet sur la Démocratie participative (ateliers, conférences, publications) et participation à la commission démocratie du RFS. Conférences publiques sur la montée des droites, la Palestine, l’Irak, l’Algérie et les Grands Lacs africains.
Encadrement de cinq stagiaires pour le Chili. Organisation de diverses activités de financement, dont le 100 mètres dorés pour la solidarité ($3450 dollars recueillis). Production d’une émission de radio hebdomadaire (CKIA-FM) et d’une page dans le journal Voir. Animation des comités radio et coordination. Ce dernier comité est composé des deux membres du conseil d’administration provenant de Québec (Mirlande Demers et Denis Côté), ainsi que de Geneviève D’Avignon, Lucie Gosselin et Marie-Ève Monfette (membres), de Sébastien Bouchard et Josée Desharnais (employé-es). Accueil de stagiaires d’Europe centrale.
4. Alternatives : le mouvement
Le conseil d’administration (CA) a comme toujours piloté les travaux de l’organisme, avec l’aide du comité exécutif (CE) et du comité de gestion (les cinq directeurs-trices plus le directeur général) collectif (comité regroupant l’ensemble des employé-es). Divers lieux organisés ont également facilité la participation des membres.
Le conseil d’administration
Le CA s’est réuni en octobre 2002, janvier, avril et août (2003). Le comité exécutif composé de cinq personnes s’est réuni mensuellement. Les principaux dossiers politiques élaborés par le CA ont porté sur la conjoncture politique locale dans le sillon de la guerre et de la montée du militarisme et de la droite, le Forum social mondial, le dossier de la ZLÉA, les coalitions et les mouvements populaires. Un Cahier des résolutions mettant à jour les principales résolutions adoptées par le CA a facilité le suivi. Le CA a également supervisé plusieurs dossiers techniques très importants, dont l’élaboration d’une nouvelle politique salariale (voir plus loin), le budget 2003-2004 et l’étude des états financiers 2002-2003, ainsi que l’élaboration d’une stratégie pour Alternatives en Europe. Enfin, le CA a supervisé la préparation et le montage des Journées d’étude et de l’AG de 2003.
Membres du conseil d’administration
(par ordre alphabétique)
– Eugénie Aw
– Philippe Boudreault
– Dorval Brunelle
– Yasmina Chouakri (vice-présidente)
– Denis Côté (secrétaire)
– Mirlande Demers
– Lorraine Guay
– Gordon Lefebvre (trésorier)
– Renato Martins
– Judy Rebick
– Monique Simard (présidente)
Le collectif
Le collectif qui regroupe maintenant plus de 35 personnes a suivi l’élaboration du travail coordonné par le comité de gestion. Plus spécifiquement, le collectif a élaboré une nouvelle politique de rémunération, ce qui a nécessité un gros travail de déblayage et une certaine discussion interne. Finalement, cette politique qui prévoit une augmentation moyenne de 10% des salaires a été adoptée par le CA au début d’août. Plusieurs nouveaux employé-es ont été recrutés, soit pour remplacer des personnes qui ont quitté l’organisation, soit dans le cadre de nouveaux postes. Le collectif s’est également activé pour l’élaboration d’une politique de formation, qui est nécessaire dans le contexte d’une équipe de travail croissante et jeune. La Lettre du lundi, distribuée à tous les membres du CA et du collectif, informe sur l’état d’avancement des projets et activités. D’ici l’automne, nous procèderons à l’évaluation du processus de restructuration amorcé il y a deux ans.
Les membres
La participation des membres se manifeste par des comités organisés régionalement ou par secteurs d’affinités. À Québec, un comité de coordination chapeaute les activités de deux autres comités (radio et mobilisation). À Montréal, c’est principalement le Forum des membres qui réunit sur une base régulière les personnes qui s’investissent dans les activités d’Alternatives Un comité actif de formation en est issu, (il existe aussi d’autres comités, notamment pour les publications et les sites internet). Évidemment, la participation des membres est également structurée autour de l’assemblée générale et des journées d’études.
Liens de solidarité
Dans une large mesure, la vie d’Alternatives se fait par le biais de nos associations privilégiées avec des organisations populaires et des réseaux. Le Forum des peuples du Québec, du Canada et des Nations autochtones, le Réseau québécois sur l’intégration continentale, la coalition Échec à la guerre, l’Alliance sociale continentale, le Forum social mondial et d’autres réseaux sont des lieux principaux où est investit le travail des membres et des employé-es d’Alternatives. Des relations bilatérales privilégiées ont également été érigées avec des syndicats, des groupes communautaires, étudiants, féministes, écologistes, etc., ce qui permet d’être au cœur d’un mouvement social qui se construit et qui lutte pour des alternatives.
Le financement
Presque toutes les recommandations proposées par le rapport soumis à l’assemblée générale d’août dernier concernant le financement ont été mises en œuvre, notamment :
- Nous avons élargi le travail du publipostage : une nouvelle stratégie a été élaborée et déployée à l’échelle canadienne.
- Nous avons assuré le développement de nouvelles alliances avec des organisations, ONG, universités et institutions locales : nous avons des accords de partenariat et de financement avec plus d’ONG, de syndicats et d’universités.
- Nous avons renforcé les liens avec de nouveaux départements de l’ACDI et diversifié projets et programmes : de nouveaux contrats ont été signés et une nouvelle entente de trois ans a été conclue pour le financement de base.
- Nous avons diversifié les financements auprès d’autres ministères fédéraux, notamment Industrie-Canada, Patrimoine-Canada, le Secrétariat d’État à la condition féminine et le ministère des Affaires extérieures et du Commerce extérieur.
- Nous avons lutté également pour une politique extérieure canadienne non subordonnée à celle des États-Unis : le principal succès enregistré dans ce domaine a été la non-participation du Canada à la guerre contre l’Irak.
- Nous avons consolidé nos relations avec le MRI : par contre, l’élection du gouvernement libéral en avril dernier jette une ombre sur le MRI et les relations que ce ministère entretient avec les organismes de coopération internationale.
- Nous avons élargi les liens et les alliances avec des organismes en Europe, aux USA et au Japon : de nouveaux contrats et partenariats ont été établis avec des fondations, ONG et institutions, surtout en Europe.
Par contre, nous n’avons pas encore réussi à avancer beaucoup dans les dossiers suivants :
- Nous n’avons pas élargi la gamme des "produits" disponibilisés par Alternatives.
- Nous n’avons pas eu le temps d’explorer du côté d’autres ministères (communication, éducation), ni du côté des agences de l’ONU.
En ce qui concerne la question controversée de la Banque mondiale :
- Nous avons renforcé nos campagnes contre les PAS et les politiques de la BM en concertation avec nos partenaires ici et dans le monde, notamment dans le cadre du débat sur l’Afrique (NEPAD) et du G-8
- Nous avons participé avec d’autres mouvements à élaborer des propositions pour reconstruire le système de coopération internationale, pour le démocratiser et le rendre plus adéquat aux besoins du développement social : ce travail s’est fait principalement dans le cadre du Forum social mondial et des autres forums auxquels nous avons été associés.
- Nous avons négocié deux projets avec une agence désignée par le gouvernement congolais (BCECO) qui est maintenant financée par la Banque mondiale. Les projets (réhabilitation de cliniques dans deux quartiers populaires de Kinshasa) sont en cours et seront évalués à leur dénouement.
En guise de conclusion
Nous avons passé une année difficile. La guerre contre l’Irak, présentée hypocritement comme une « bataille pour libérer le peuple irakien » a été un assaut épouvantable contre tout ce que notre mouvement revendique dans le monde. Et de toute évidence nous ne sommes pas au bout de nos peines. Sur un plan plus prosaïque et interne, nous avons connu des résultats décevants au niveau du financement de nos projets. Le bon côté de la chose est que nous avons pu maintenir à travers tout cela un haut niveau d’activités et de visibilité pour Alternatives, sur nos propres bases et en lien avec le mouvement social mondial. Nous envisageons donc la prochaine année avec assez d’optimisme : le programme envisagé est énorme et représente tout un défi !