Quand la musique fait pop et politique

vendredi 1er octobre 2004, par Catherine BINETTE

Du 30 septembre au 3 octobre se tiendra dans la métropole la 3e édition du festival Pop Montréal, un pied de nez à l’industrie musicale établie, un coup de pouce aux artistes indépendants d’ici et d’ailleurs, en mettant de l’avant l’engagement social et politique à travers l’art. Regard sur un festival différent et politisé.

Pop Montréal reflète la culture diversifiée et bilingue de Montréal, du Québec et du Canada, en réunissant des artistes francophones et anglophones, des artistes méconnus, des superstars et des étoiles montantes de la scène indépendante. Franz Ferdinand, The Unicorns, les Georges Leningrad et Martha Wainwright, entre autres, participeront au festival, qui présentera cette année 222 spectacles dans plusieurs salles du Plateau et du Mile-End. Et comme si la programmation n’était pas déjà suffisamment alléchante, les organisateurs en ajoute avec un salon professionnel accueillant les étiquettes indépendantes, une conférence sur les liens entre musique pop et politique, un mini festival de cinéma indépendant et une exposition d’arts visuels !

Vision derrière la Pop

Pop Montréal ne se différencie pas simplement par sa programmation originale mais surtout par sa philosophie. « Notre festival est jeune, vif et pertinent », résume Shannon Walsh, l’une des organisatrices de l’événement.

Pop Montréal est le fruit de la créativité de deux jeunes Montréalais, Noelle Sorbara, étudiante à l’Université Concordia, et Daniel Seligman, membre actif du milieu musical montréalais. Deux amateurs de musique pop indépendante. « L’idée originale, raconte Shannon Walsh, était de permettre aux amateurs de musique et aux membres de la communauté en général, l’accès à des artistes et à une musique non conventionnelle, tout en offrant aux artistes un espace de performance, de création et de promotion. »

Le festival ne reçoit pas son financement des grandes maisons de production, mais plutôt de fondations, dont la principale est la Marbelus Arts Foundation, une organisation culturelle à but non lucratif et dont la mission est la sensibilisation du public à des enjeux sociopolitiques, à travers la production d’événements artistiques. Pop Montréal correspond bien à cette mission. Comme l’explique la jeune organisatrice, le festival se veut en effet plus qu’une grande fête : « Nous voulons créer un espace de réflexions sur les enjeux de la mondialisation et analyser la réponse du milieu artistique au contexte politique et social actuel. »

Fusion de l’art et de l’activisme

Cette année, Pop Montréal continue d’innover en s’associant avec des organisations non gouvernementales telles que Droits et Démocratie, pour présenter ses activités à caractère plus politique, comme l’événement « La musique : source de changement ». Une conférence internationale de deux jours qui se penchera sur le rôle vital que tient la musique dans la mobilisation des communautés et la promotion des droits humains Par le billet de cette conférence, l’équipe du festival désire traiter de la réalité à laquelle les artistes doivent faire face, dans une industrie de plus en plus globalisée où la diversité culturelle est gravement minée, et créer du même coup un espace de discussion entre les artistes et les citoyens. La conférence s’intéressera à la façon dont la musique est utilisée pour s’opposer, perturber et contester le statu quo et à son rôle essentiel dans la défense de la justice sociale, des droits humains et de l’action politique.

Pop Montréal est devenu le carrefour de la musique indépendante au Québec, un lieu où artistes, amateurs et militants se rencontrent, fêtent et discutent... politique !


Pour plus d’information, visitez le site Internet du festival : www.popmontreal.com

À propos de Catherine BINETTE

Amérique latine et Caraïbes

Catherine Binette a fait des études universitaires en gestion et en développement international à l’Université McGill. Il n’a fallu qu’une expérience de solidarité au sein d’une communauté autochtone de Oaxaca, au Mexique, pour confirmer l’intérêt qu’elle porte à la dynamique des mouvements sociaux et indigènes dans les Amériques. À l’emploi d’Alternatives depuis 2002, Catherine a d’abord travaillé comme chargée de projets et coordonnatrice du programme de communications et de mobilisation, ou elle s’est concentrée principalement sur le dossier du forum social mondial. Suite à un stage en économie sociale au Brésil, elle fait le saut dans l’équipe internationale et prend en charge les projets d’Alternatives dans les Amériques. Elle s’intéresse particulièrement aux pratiques novatrices d’économie solidaire et de développement local, ainsi qu’aux processus de transformation politique auquel nous assistons en Amérique du Sud.

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