Qu’est-ce que l’islamophobie ?

mercredi 17 février 2016, par Bochra Manaï

L’islamophobie est un terme polémique pour certains et une réalité vécue par d’autres. Il a été employé dès le début du vingtième siècle par des historiens français mais c’est véritablement après les événements du 11 septembre 2001 à New York que ce phénomène est posé comme un problème public.
Une définition simple et claire consiste à considérer ce phénomène comme un « nouveau racisme » qui vise les musulmans. Cela implique d’avoir un traitement différent envers des personnes qui expriment leur foi musulmane ou qui, selon un certain consensus populaire, en revêtent les traits physiques. En somme, qu’un homme ou une femme s’identifie ou non à l’islam, la personne subit les mêmes discriminations et victime des mêmes préjugés.
L’autre problème de l’islamophobie est qu’elle relie des individus vivant ici à des réalités géopolitiques qui ont lieu ailleurs (guerre, terrorisme, dictature, etc.). Ainsi, un jeune né au Québec de parents musulmans est aussitôt associé à cet ailleurs, même s’il n’y a jamais mis les pieds.
En fait, des images simplistes et généralement stéréotypées, présentées par les médias à propos des pays à majorité musulmane, consolident les préjugés et mènent à considérer l’Autre avec très peu de nuances. Ce processus dit d’essentialisation est le propre de tout phénomène d’islamophobie et de racisme. On pense alors que les relations entre les hommes et les femmes ou que les habitudes vestimentaires associées à une région du monde, se réduisent à ce qu’en projettent les médias.
Bien que vécue principalement en Occident, l’islamophobie se manifeste aussi dans des pays musulmans, ainsi que dans des sociétés où l’islam est peu présent.
L’islamophobie est un processus qui impose une image de l’Autre et contribue à son exclusion. On assiste alors à la construction d’une « altérité radicale », c’est-à-dire d’un ennemi qui se différencie par ses valeurs, sa culture, ses habitudes de vie et qui n’aurait pas les compétences pour vivre dans une société comme la nôtre. Pourtant les musulmanes et musulmans font partie de notre société, la considèrent comme la leur et s’y impliquent de plus en plus.
Pour en savoir davantage sur les causes et les conséquences sur leur quotidien de l’islamophobie, nous vous invitons à lire le blogue Salam du Huffington Post Québec et à nous rejoindre, au Centre Justice et Foi, dans le cadre de la Semaine d’actions contre le racisme, pour discuter des déclinaisons et des angles-morts du racisme dans le Québec actuel, le samedi 19 mars, de 9h à 16h30 (Alternatives, Centre Justice et Foi, AMAL Québec et Québec Inclusif).

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À propos de Bochra Manaï

Docteure en Études Urbaines de l’INRS

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