Nous sommes à un moment très critique de la mobilisation étudiante après plus 70 jours de grève pour certaines associations. À cette étape, les différents pouvoirs se mêlent ; le judiciaire semble prendre le rôle de l’exécutif, sans que ce dernier ne bronche. Dans un État où la séparation des pouvoirs en est la base, le gouvernement de Jean Charest démontre très bien son illégitimité et son incapacité à gouverner, tant dans ses gestes que dans ses paroles. Ce constat touche tous les députés libéraux, qui par leur silence, se rendent complices de la situation.
Avec la judiciarisation de la grève par les nombreuses injonctions et les arrestations abusives par un service de police déjà condamné pour ses méthodes violentes d’arrestations de masse en 2005 par l’ONU, les étudiantEs manquent d’informations sur un sujet : leurs droits lorsqu’ils et elles ont reçu un constat d’infraction, un avis de comparaître ou autre.
Il est nécessaire de se préoccuper de l’avenir « à long terme » de ces étudiantEs et celui-ci s’étend sur un horizon de 30 jours. Dans le cas de la grève étudiante, un mois est bel et bien du long terme ! Par exemple, saviez-vous qu’il y a un délai de 30 jours pour contester un constat d’infraction, soit cocher la case « non coupable » et poster ledit constat ?
Un article a d’ailleurs déjà été publié à ce sujet par l’avocate Véronique Robert.
Ne pas oublier d’avoir sous la main (lire, relire, imprimer et distribuer !), le pamphlet « Surprise ! On a des droits ?! », écrit en 1998 par le Collectif opposé à la brutalité policière (COPB) et mis à jour en 2008. On y retrouve entre autres des conseils pour faire face à l’abus de pouvoir des policiers et de l’information sur nos droits face à la police.
Espérons que d’autres se prononceront et offriront leur aide aux étudiantEs dans un avenir rapproché. Il est nécessaire de les outiller, de les aider le plus possible et de partager les connaissances en matière juridique. Après tout, ils et elles sortent dans la rue, non seulement pour demander le gel des frais de scolarité et assurer l’accès aux études postsecondaires au plus grand nombre, mais aussi pour l’émergence d’une meilleure société, juste et équitable. Comme le slogan le dit : « La grève est étudiante, la lutte est populaire ! »
*Vous pouvez aussi signer la « Pétition contre la violence policière actuelle dans le cadre du mouvement de grève des étudiants québécois » lancée par Aavaz, un mouvement citoyen mondial.