
Orhan Pamuk est sans doute l’auteur turc le plus connu dans la francophonie. Livre noir, publié en 1995, a connu un succès international, alors que Mon nom est Rouge, son avant-dernier roman, publié en 2001, a reçu le prix du Meilleur livre étranger en France, l’Independent Fiction Award, et le prix nom moins prestigieux, Impact. Avec Neige, Orhan Pamuk ne nous déçoit pas. Il emporte le lecteur dans un suspense politique, et contemporain cette fois, où l’identité de la société turque et la nature du fanatisme religieux sont en lutte. Un jeune poète du nom de Ka, exilé depuis de nombreuses années en Allemagne, revient au pays pour écrire des articles sur les élections municipales d’une petite ville d’Anatolie, et la mystérieuse histoire de l’épidémie de jeunes filles au foulard qui s’y suicident depuis quelque temps.
Ici, poésie et engagement politique se mélangent avec force et brio. Le mélange est troublant. Les autorités turques ne s’y seront pas trompées. Le mois prochain, Orhan Pamuk sera jugé pour « dénigration publique de l’identité turque ». Il y a quelques jours, Neige était récompensé en France du célèbre prix Médicis. Un très grand roman que Margaret Atwood a qualifié de « chef d’œuvre absorbant d’histoires en cascades et [de] lecture essentielle pour notre époque ».