Le Festival a sept ans, et il a fait du chemin depuis qu’un groupe d’écrivains anglophones, ravi par le succès du spectacle littéraire bilingue, Write pour écrire, a décidé d’élargir l’événement. Ces écrivains, n’ayant trouvé aucun accueil auprès des événements déjà en place, n’ont alors eu d’autre choix que de créer un nouveau festival, à partir de rien.
De rien ? Pas tout à fait. Ils avaient une volonté et une énergie à toute épreuve, et un certain appui du mécénat anglo-montréalais, sans parler des instances publiques. C’est pour ça que le Metropolis Bleu n’est pas qu’un bon festival international littéraire - c’est aussi une création communautaire.
Et dès le début, étant donné ses racines, le Festival s’est fait le reflet du Montréal international. Cette année, il ouvre ses portes aux accents du Moyen-Orient, avec le poète de renommée internationale, Adonis, né en Syrie. Celui-ci ne sera pas le seul de sa région. Des écrivains de la Palestine (Issa Boullata), d’Israël (Dan Tsalka) et du Liban (Nadine Ltaif), parmi d’autres, se joindront à lui. L’infatigable lecteur Alberto Manguel poursuivra le thème avec une conférence, « Don Quichotte et les Arabes », un peu pour fêter les 400 ans du grand Chevalier. Et l’invité d’honneur, le Mexicain Carlos Fuentes, un romancier de la génération de García Márquez, parlera également du Quijote. Apportez vos moulins.
Le Metropolis Bleu se fait black aussi, avec une délégation d’auteurs haïtiens vivant au Canada, tels que Rodney St-Éloi, Dany Laferrière et Marie-Cécile Agnant. J’irai écouter Frankétienne aussi, pour voir à quoi ressemble un écrivain haïtien qui vit encore en Haïti. Ne manquez pas George Elliott Clarke de Halifax, car c’est une grande présence sur scène.
Avec mon petit côté « balkans », je fréquenterai les écrivains de l’ex-Yougoslavie qui doivent débarquer à Montréal : David Albahari et Vladimir Tasic (des Serbes devenus canadiens), et Josip Novakovich (un Croate devenu américain). Un autre courant culturel, qui m’attire - l’Amérique latine -, sera représenté, non pas seulement par le grand Carlos Fuentes, mais aussi par la jeune génération, avec Jorge Volpi. Dans le même ordre d’idées, il ne faudrait pas manquer Antonio Skármeta.
Mais le Metropolis Bleu est plus qu’une collection de thèmes. Il y aura des rockeuses comme Melissa auf der Maur (qui a eu le courage de jouer avec Courtney Love), des objets de curiosité comme Nelly Arcan (son premier livre s’intitule Putain, son deuxième, Folle), des bédéistes comme Kim Deitch et Billy Mavreas, et même un grand romancier classique comme Russell Banks, le plus canadien des écrivains américains.
Je ne manquerai pas non plus Farouk Mardam-Bey. Qui ça ? Voyons ! Vous ne connaissez pas son livre ? Traité du pois chiche, qui me guide dans ma cuisine, et cela, quotidiennement.