
Rachid Djaïdani, rejeton des banlieues françaises, d’origine algéro-soudanaise, avait offert en 1999 un court roman arrache cœur, comme un coup de poing en pleine figure, Boumkoeur. Sorti de nulle part, le petit beur, on ne l’attendait pas. Surpris au détour, libraires, lecteurs et critiques du Paris littéraire ont tous dû admettre qu’ils avaient été mis K.-O. par le jeune boxeur improvisé écrivain, et qui joue aussi les comédiens.
En 2004, Rachid Djaïdani récidive avec un autre uppercut, Mon NeRf. Même poésie que dans Boumkoeur. De la poésie à l’état pur, vraiment. Que du bonheur. C’est du Djaïdani, tout simplement. L’histoire ? Ce n’est pas
tant l’histoire qui compte, mais la façon de la raconter, de dire le bonheur et le malheur, les angoisses et les ennuis. Cette façon de jouer avec les mots, d’inventer des jeux de mots, croisements entre le français, l’argot, l’arabe maghrébin et un peu l’anglais. Tout en allusion, en rondeur et en contresens.
Enfin, à lire pour le simple bonheur de lire.