Mine Arnaud : Il faut respecter les conclusions du BAPE

mardi 11 mars 2014, par Thérèse Guay

En tant que membre de la Coalition Québec meilleure mine, Alternatives se joint aux autres membres de la coalition pour dénoncer l’attitude de Mine Arnaud et d’Investissement Québec dans le dossier de la mine à ciel ouvert à proximité de Sept Îles.

Porté par Investissement Québec à 67%, en partenariat avec le producteur de fertilisant norvégien Yara International à 33%, le projet Mine Arnaud prévoit la production de 1,3 millions de tonnes de concentré d’apatite (minerai qui entre dans la composition d’engrais à base de phosphore) par an de 2016 à 2040. Il s’agirait de la plus grande mine à ciel ouvert jamais exploitée en milieu habité au Québec (à 500 m des plus proches résidences) avec une fosse de 3,7 km de longueur, 800 m de largeur et 25 m de profondeur dont 150 m sous le niveau de la mer.

Alors que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement du Québec (BAPE) a désavoué le projet dans un rapport dévastateur rendu public le 19 février dernier, l’entreprise, appuyée par certains membres du milieu des affaires, s’est néanmoins lancée dans une campagne de désinformation dans laquelle elle laisse sous-entendre que le rapport du BAPE « est positif », est « un outil » et un « feu vert » pour la suite du projet… Ce type de désinformation est inacceptable, d’autant plus que Mine Arnaud appartient majoritairement à un organisme financé par des fonds publics… et donc tous par les Québécois !

Le rapport du BAPE soutient notamment que le projet n’est pas acceptable pour des raisons sociales, environnementales et de sécurité publique, qu’il comporte de nombreux risques et dangers pour la santé humaine et pour l’environnement et qu’en plus, sa rentabilité est douteuse. Selon le BAPE de 2000 à 4000 tonnes de contaminants seraient déversés dans la Baie-de-Sept-Îles durant la vie de la mine et l’impact sur les eaux souterraines des 500 millions de tonnes de résidus miniers et de stériles rejetés par la mine à court et long terme (l’équivalant de 5000 terrains de football) n’a pas été évalué par l’entreprise. Enfin, le rapport du BAPE a reconnu que les pratiques traditionnelles des communautés autochtones locales (chasse, pêche, piégeage) sur le territoire visé par le projet minier, en seraient affectées.
Souvent, le public en milieu urbain est moins bien informé sur les enjeux locaux qui touchent les régions. La participation d’Alternatives à la Coalition Québec meilleure mine permet de faire écho aux débats qui peuvent se développer dans les régions touchées par de tels projet et d’appeler ses membres à y prendre part (voir sur Facebook).

Malgré l’adoption récente de la nouvelle Loi sur les mines et à l’instar de la Coalition Québec Meilleure Mine, Alternatives appuie un renforcement de l’encadrement des activités minières au Québec afin que la santé, la sécurité, l’environnement et la qualité de vie des citoyennes et des citoyens affectés soient totalement protégés.


Thérèse Guay est membre du Conseil d’administration d’Alternatives

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