Le samedi 17 avril avait lieu les obsèques de Michel Chartrand. Un minimum pour un si grand combattant. En même temps, Alternatives tenait son assemblée générale dans le contexte que l’on connait. Plusieurs d’entre nous étaient présents à la cérémonie malgré la tenue de l’AG. Pourquoi ? Parce qu’il était un des nôtres.
Oui, tout le monde a salué et reconnu l’importance de son combat comme syndicaliste et comme québécois. Mais la célébration passera-t-elle le temps ? De la grève d’Asbestos, les livres d’histoire ne retiendront-ils que la présence de Trudeau et Marchand devant Duplessis. Quelle importance l’histoire accordera-t-elle à Michel Chartrand ? Le principal à retenir de tout son engagement est certainement celui du combat pour la justice sociale. Sa contribution se situe au niveau social, politique et internationaliste. IL ne fera probablement pas partie de leur histoire. Il fait partie de la nôtre, de l’histoire populaire !
Pour Michel Chartrand, tout nationaliste qu’il pouvait être, la solidarité internationale avec les luttes populaires étaient un devoir, un prolongement de la justice partout sur la planète. Soulignons les salutations de Centre international de solidarité ouvrière qu’il a fondé à l’époque, pour mieux organiser la solidarité avec le peuple d’Afrique du Sud, du Chili et de la Palestine, notamment. Soulignons aussi celles de la Coalition pour la justice et la paix en Palestine et de Palestiniens et juifs unis (PAJU) qui ont reconnu un artisan et pionnier du mouvement. Plusieurs militantes et militants de ma génération étaient dans la salle de l’ancien Forum lors du fameux rassemblement en soutien au peuple chilien qui est passé pour une des expressions les plus importantes de solidarité internationale du Québec. Les événements de septembre 1973 l’exigeaient.
Militant pour la justice sociale, internationaliste et altermondialiste avant l’heure, Michel Chartrand était un des nôtres et fait partie de notre histoire.