Depuis la promulgation de la loi 78, le 18 mai dernier, une idée a fait son chemin sur les médias sociaux et s’est transposée dans la rue : les manifestations de casseroles.
À 20h, chaque soir, les gens sont invités à taper sur une casserole durant 15 minutes. Dans certains quartiers, de nombreuses personnes prennent aussi la rue. Ces manifestations complètement spontanées ont d’ailleurs atteint une popularité inespérée au courant de la semaine. Des grands-mères sur leur balcon aux enfants en pyjama, ces manifestations rassemblent des gens de tout âge. Ensemble, ils montrent au gouvernement Charest que son argument de la majorité silencieuse semble désormais caduc. Cette partie de la population qui n’a peut-être pas la chance d’assister aux grandes manifestations ou aux manifestations nocturnes, peut maintenant se joindre à la contestation dans le confort de son foyer ou dans les rues de son quartier.
L’idée viendrait du Chili lorsque sous Pinochet, les rassemblements de plus de quatre personnes n’étaient pas autorisés. L’idée aurait aussi fait son chemin en Islande et en Argentine, lors de la crise économique.
En plus de montrer leur mécontentement d’une manière originale et agréable, les manifestants et leurs casseroles démontrent que loin de s’essouffler avec la loi 78, le mouvement prend de nouvelles formes. Et ils montrent que peu importe les lois ou les autres tactiques du gouvernement pour étouffer le mouvement, la société civile trouvera des idées pour se faire entendre, car la résistance est là.