Des milliers de manifestants se sont réunis samedi après-midi à Montréal pour exprimer leur mécontentement au sujet de l’exploitation des gaz de schiste et réclamer haut et fort un moratoire de 20 ans sur ce genre d’énergie.
Plusieurs individus issus de groupes environnementaux, scientifiques et sociaux de même que des politiciens et personnalités artistiques dont Pauline Marois, Amir Khadir et Armand Vaillancourt ont pris part au rassemblement.
Le point de ralliement des participants était en face du siège social d’Hydro-Québec. Ils se sont ensuite dirigés jusqu’au bureau du premier ministre du Québec, Jean Charest.
Le message est clair
« Le gouvernement libéral doit cesser de faire la sourde oreille et arrêter de défendre les intérêts des compagnies gazières. La population réclame l’imposition immédiate d’un véritable moratoire sur toutes les activités de forage et de fracturation hydraulique, et ce, pour toute la durée de l’évaluation environnementale stratégique sur les gaz de schiste », a affirmé Scott McKay, porte-parole péquiste en matière de mines et ex-chef du Parti vert du Québec, par voie de communiqué.
La manifestation voulait lancer un message clair à la population québécoise et rappeler que l’évaluation environnementale stratégique (EES), annoncée par Québec en février dernier ne permet pas d’étudier en profondeur toutes les facettes que comporte l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste via la technique, notamment, de forage par fracturation hydraulique.
Plusieurs opposants ont aussi dénoncé la composition du comité chargé de cette évaluation stratégique, dont la majorité des sièges serait détenue par des individus favorisant l’industrie en question.
Moratoire d’une génération
La manifestation de samedi servait de fil d’arrivée à la grande marche de la campagne Moratoire d’une génération qui a réuni une cinquantaine de participants. Partis de Rimouski le 16 mai dernier, les marcheurs ont parcouru 666 kilomètres et se sont arrêtés dans 33 municipalités riveraines du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Richelieu où festivités et manifestants les attendaient. Ce regroupement citoyen a misé sur l’action directe non-violente pour revendiquer non seulement un moratoire de 20 ans sur le gaz de schiste, mais aussi sur l’exploration et l’exploitation des énergies fossiles et nucléaires.
* photo : Alexandre Claude