Le système démocratique est vu comme l’instrument idéal de mobilisation citoyenne, mais surtout comme un outil pour reconnaître l’égalité des droits. Des efforts colossaux sont déployés pour accroître l’exercice de la démocratie politique à l’ensemble de la planète. Malgré toutes les violations des droits, les guerres et la répression, la conquête d’espaces plus démocratiques connaît des avancées remarquables. C’est pourquoi l’exercice du pouvoir du peuple par lui-même est toujours vue par l’ensemble des populations comme un droit fondamental.
Des mouvements populaires continuent d’éclater un peu partout dans le monde pour revendiquer un droit qui lui appartient. Le printemps arabe, la révolution des parapluies, la fin de la junte militaire birmane sont des exemples de mouvements réclamant la démocratie. Toutefois, les travers du système démocratique liés notamment aux intérêts économiques sont réels. Nombre d’expériences récentes de mobilisations populaires présentent aussi des contre-exemples.
Ces considérations questionnent le sens de la démocratie et son utilisation. Le système démocratique apparaît ainsi comme un outil de récupération afin d’éviter la pression populaire qui bouscule les intérêts des mieux nantis et de la classe politique à la tête de l’État. On prétend donc que le peuple est souverain, mais, en réalité, les plus grandes décisions se prennent sans son consentement. Alors, la démocratie, est-elle réelle ou juste illusoire?
Le présent numéro du Journal des Alternatives revient sur différents aspects de la réalité de la démocratie aujourd’hui. Sans faire le tour de l’actualité à ce propos, nous cherchons à faire une lecture de certains événements sous cet angle qui doit servir les intérêts du plus grand nombre.