Lorsque la moralité surpasse l’autorité

mercredi 26 octobre 2005, par Catherine BINETTE

Des guerres immorales et illégales commises par des soldats imputables se poursuivent les unes après les autres, aux quatre coins du monde. Pendant que certains humilient, torturent et tuent des victimes innocentes, d’autres se questionnent. C’est le cas du soldat israélien Igal Vega, du colonel chilien Efrain Jana et du jeune soldat américain Camilo Mejia.

À un moment précis, ils se sont arrêtés et ont cessé d’exécuter bêtement les ordres afin de réfléchir sur ces « guerres sales », au Liban, au Chili, en Irak. Sur ces crimes qu’on leur ordonne de commettre sans raison et sans pitié, sur la mission réelle de leur armée et sur les intérêts véridiques de leur patrie. Du coup, c’est la désillusion totale pour ces jeunes soldats qui voient leurs grands idéaux de paix s’évanouir dans la noirceur de cette guerre. Désormais, ils n’obéiront plus aux ordres. Leur conscience et leur certitude que ces actes sont criminels sont plus fortes que l’ordre de n’importe lequel des généraux. Chacun leur tour, à des époques bien différentes, Igal, Efarin et Camilo désertent l’armée. Pour avoir osé respecté leurs valeurs morales, ils en paieront le prix fort.

C’est ce que nous raconte le cinéaste Patricio Henriquez dans Désobéir, présenté dans le cadre des 8e Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM). Bien ficelé et bien construit, ce film expose la vérité crue du monde militaire et rend hommage à ceux qui ont réussi à en défier l’immoralité.


Désobéir sera présenté le jeudi 10 novembre en soirée à la Maison-Théâtre, et une deuxième fois dans le cadre des RIDM (horaire à venir). Les Rencontres se dérouleront à Montréal du 10 au 20 novembre 2005 dans les salles de la Cinémathèque québécoise, du Cinéma ONF, de l’Institut Goethe et de l’Université Concordia, ainsi qu’à Québec, du 16 au 20 novembre au Musée de la civilisation.

À propos de Catherine BINETTE

Amérique latine et Caraïbes

Catherine Binette a fait des études universitaires en gestion et en développement international à l’Université McGill. Il n’a fallu qu’une expérience de solidarité au sein d’une communauté autochtone de Oaxaca, au Mexique, pour confirmer l’intérêt qu’elle porte à la dynamique des mouvements sociaux et indigènes dans les Amériques. À l’emploi d’Alternatives depuis 2002, Catherine a d’abord travaillé comme chargée de projets et coordonnatrice du programme de communications et de mobilisation, ou elle s’est concentrée principalement sur le dossier du forum social mondial. Suite à un stage en économie sociale au Brésil, elle fait le saut dans l’équipe internationale et prend en charge les projets d’Alternatives dans les Amériques. Elle s’intéresse particulièrement aux pratiques novatrices d’économie solidaire et de développement local, ainsi qu’aux processus de transformation politique auquel nous assistons en Amérique du Sud.

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