Lettre ouverte aux candidats à la mairie de Val-d’Or
Monsieur Dominic Bernatchez,
Monsieur Pierre Corbeil,
Madame Céline Gaudet,
Monsieur Marcel Jolicoeur,
Monsieur Raynald Trahan,
Vous n’êtes pas sans savoir que les Premiers Peuples représentent un segment visible de la population valdorienne. Mais saviez-vous que Val-d’Or est au cœur d’une importante zone de distribution et de circulation d’une population autochtone estimée à plus de 6500 personnes ? que 41% de cette population autochtone est formée d’enfants vivant avec au moins un de leurs parents ? qu’une proportion importante de familles monoparentales est observée chez les Premières Nations de la région ? que deux hommes autochtones sur cinq gagnent moins de 10 000 $ par année à Val-d’Or ? Il suffit de parcourir le centre-ville pour observer la manifestation de ces réalités statistiques tirées d’une récente étude menée par les chercheurs de l’Institut national de recherche scientifique et de l’Alliance de recherche Odena.
Le Centre d’amitié autochtone agit comme pôle de convergence qui engendre une grande mobilité des individus autochtones sur le territoire. Chaque jour, au Centre d’amitié, s’exprime l’identité culturelle, communautaire et sociale des Premiers Peuples, avec ses richesses et ses diversités. Au Centre, se traduit une action collective qui encourage la prise de parole, qui soutient la prise d’actions et qui manifeste une prise de décisions qui engagent la communauté autochtone de Val-d’Or dans une transformation sociale où chacun devient un citoyen engagé, impliqué et épanoui, qui se reconnaît à travers sa culture et qui interagit dans des rapports égalitaires.
Cette action collective se traduit concrètement par diverses initiatives portées par les Autochtones eux-mêmes, pour le mieux-être de nos frères et sœurs des Premiers Peuples, et ultimement pour l’ensemble de la communauté valdorienne. L’initiative Kijaté en est un bel exemple. Ce projet de construction de logements sociaux pour familles autochtones fournira bien plus qu’un toit à des personnes vivant avec un revenu modeste et qui démontrent des besoins particuliers d’intégration et d’adaptation à la ville. Il s’inscrira dans une véritable démarche d’innovation sociale orientée vers l’engagement communautaire et la mobilisation citoyenne. Les 24 unités de logement social du projet Kijaté ont été réservées par la Société d’habitation du Québec. Cette entente s’accompagne d’une promesse de financement. Or, le projet Kijaté doit inévitablement pouvoir compter sur l’appui de la Ville pour se réaliser.
Cher(ère) candidat(e) à la mairie, que ferez-vous, si vous êtes élu(e) maire ou mairesse le 3 novembre prochain, afin que le Conseil de Ville de Val-d’Or s’engage formellement à soutenir l’initiative Kijaté de construction de 24 unités de logements sociaux portée par les Autochtones eux-mêmes, et qui a comme objectif le mieux-être de l’ensemble de la communauté valdorienne ? Parce qu’ultimement, c’est par le partage de cette vision d’une société plus équitable et plus juste, qui fait place à la diversité et au respect des valeurs de chacun, sans discrimination aucune, que nous réaliserons ce projet collectif.