La nouvelle fait la chronique des faits divers depuis quelques jours. Le Chef d’État Major, Walt Natynczyk, aurait utilisé les avions de combats de l’armée canadienne, maintenant royale, pour se rendre à des cérémonies d’ouverture de matchs de hockey ou de football et même pour prendre ses vacances. Depuis, les analystes se lancent la balle à savoir si ce haut gradé, blessé deux fois au front, devrait ou non rembourser l’équivalent d’un billet commercial pour ses divers déplacements.
Il y a apparemment très peu à dire sur cette situation. Steven Harper s’était lui même fait prendre il y a quelques mois et avait dû rembourser un maigre $3000 pour un vol qui avait coûté à l’État autour de 15 fois cette somme bien que là non plus, les chiffres avancés par l’ensemble des observateurs et spécialistes de la question ne furent jamais très précis. M. Natynczyk pourrait lui aussi devoir payer et choisira possiblement d’assister à moins de matchs dans les prochains mois pour équilibrer son budget personnel et surtout pour laisser retomber la poussière. Le trésor canadien devra se contenter d’absorber une facture salée d’environ 1,5 million de dollars !
Ce qui est agaçant dans l’histoire, outre même l’attitude hautaine de M. Natynczyk qui se défend bien de gaspiller l’argent des contribuables canadiens, c’est la prétention du Chef d’État major, que ses voyages aident en fait les pilotes canadiens à prendre de l’expérience ! Jeudi dernier en effet, il répondait du tac au tac aux médias que nos pilotes n’auraient pas suffisamment d’opportunité d’accumuler des heures de vols et que ses déplacements à lui leurs en offrent justement ! PAF !
Cette interprétation laisse sans voix de la part de celui qui autrement utilise les médias pour faire valoir précisément l’inverse, c’est à dire que les Forces canadienne manquent de pilotes et de ressources et qu’il faut chaque fois en donner davantage à l’Armée !
Et depuis leur arrivée au pouvoir, les Conservateurs de Steven Harper ont précisément fait cela en haussant chaque fois la part allouée à la guerre au sein du budget canadien. Ils l’ont fait en réduisant systématiquement celle qui était attribuée aux dépenses sociales, aux services à la population, pour les droits et bien évidemment dans le secteur de la coopération internationale.
Pour ajouter l’insulte à l’injure, des milliards, on parle d’au moins 6 à l’acquisition puis 30 à l’entretien selon le Government Accountability Office (l’équivalent du Bureau du vérificateur général du Canada), seront dépensé pour les fameux F-35, 100 nouveaux avions à réaction, qui viendront gonfler une flotte en manque « d’opportunité de vols ».
Et les coupures sociales continuent….