Si la Confédération syndicale internationale (CSI) réclame des gouvernements des pays développés qu’ils s’alignent sur les recommandations du GIEC et adoptent des cibles de réduction de gaz à effet de serre (GES) de 25 % à 40 % par rapport aux niveaux de 1990 pour l’an 2020, elle réclame aussi que les conditions d’une transition juste vers un monde faible en carbone soient mises en place. Cette transition doit être juste de façon à ne pas aggraver les inégalités entre les pays et au sein des pays, mais aussi pour lutter contre la pauvreté et faire en sorte que la lutte contre les changements climatiques serve de levier pour la création d’emplois verts et décents, ou pour convertir des emplois existants.
Les emplois verts sont liés à la réduction de la consommation d’énergie, de matières premières et d’eau, à la protection et au rétablissement des écosystèmes ainsi qu’à la réduction des déchets, de la pollution et des émissions de GES. Ces emplois sont aussi décents s’ils permettent de réduire les inégalités de revenus et de genre et s’ils offrent de bonnes conditions de travail.
L’augmentation actuelle du taux de chômage devrait inciter les décideurs à investir pour créer ce type d’emplois et un tel exercice demande un minimum de planification. Plus précisément, des organisations syndicales comme la CSN, revendiquent la mise en place de comités multipartites, incluant notamment les travailleuses, les travailleurs et leurs organisations, pour les différents secteurs économiques et régions du Québec, afin d’examiner les enjeux suivants :
• l’impact des changements climatiques sur les personnes, les écosystèmes et l’emploi ;
• les cibles de réduction de GES, les mesures à déployer pour les atteindre dans les divers secteurs et territoires, les changements technologiques nécessaires ;
• les mesures nécessaires d’adaptation aux changements climatiques, leurs impacts sur l’emploi et pour les différents territoires du Québec ;
• les mesures de transition nécessaires pour éviter les pertes nettes d’emplois et la dévitalisation des territoires.
Ce type de planification est nécessaire afin de protéger les travailleuses et travailleurs oeuvrant dans certains secteurs industriels qui doivent faire l’objet de réformes importantes, comme les secteurs liés aux énergies fossiles, les industries énergivores, le transport et la production d’énergie. Les syndicats y revendiqueront des mesures de protection sociale pour la population en général et des programmes de formation pour les travailleuses et travailleurs.