Depuis maintenant un mois, les 1 400 lock-outés du Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC) du Québec et de Moncton montrent énormément de dynamisme, d’imagination et de créativité. Dès les premiers jours du conflit, la mise sur pied à Montréal d’une vingtaine de comités, la création du « Caneton », un feuillet quotidien d’informations, de « Radio Libre » sur Internet, et de « Camion Libre », qui produit des émissions quotidiennes de deux heures devant la tour de Radio-Canada, à Montréal, donnaient le ton.
En décrétant un lock-out, la Société Radio-Canada venait de réveiller une solidarité inédite entre les membres d’un syndicat relativement jeune qu’elle croyait divisé !
Ailleurs au Québec et à Moncton, on observe un même esprit d’initiative et de combativité, qui s’articule autour de trois pôles : le lobby politique, le soutien à nos membres et l’appui du public.
De l’entraide économique au lobbying, tous ces comités ont vu le jour afin de rendre le conflit le moins difficile possible pour les syndiqué-es, et bien entendu, mettre un maximum de pression pour que la Société Radio-Canada négocie de bonne foi avec le syndicat.
L’ambiance sur les lignes de piquetage est festive. Les syndiqué-es de Chicoutimi en sont déjà à leur 2e CD de chansons-maison comme « Sheila loves you, Bradshaw itou ». De son côté, l’ensemble « Deadlock », formé d’employé-es de R-C., RDI, RCI et des Nouveaux Medias interprète le succès : Le boss qui fait non. On organise également des éditions de « Génies sur l’herbe ».
Enfin, qui aurait cru que des professionnels des communications se seraient tus si facilement ? La Radio-Libre diffuse sur Internet depuis le début du conflit. Syntonisez-la au www.scrc.qc.ca ! D’autres ont choisi de participer à la programmation de la radio communautaire étudiante CISM (89,3) en y produisant des bulletins de nouvelles, quelques émissions d’information traitant du conflit, et en travaillant avec les étudiants - qui doivent s’en trouver franchement ravis !
Bref, les employés de Radio-Canada sont en lock-out, mais ils ne chôment pas !