« L’agenda de harper est désastreux pour ce pays et pour ma génération. Nous devons l’empêcher de gaspiller des milliards de dollars sur des avions de chasse, des bases militaires, et des baisses de taxes pour les multinationales pendant qu’il coupe dans des programmes sociaux et détruit le climat. Ce que notre pays a besoin est d’emploi verts, un meilleur système de santé et un environnement en santé pour nos générations futures. »
C’est par ces mots simples et clairs que Brigette Marcelle (ou DePape), ex-page au Parlement Canadien, expliquait dans un communiqué le sens de son geste d’éclat hier lors de la lecture du discours du trône.
Juste avant, le lecteur du discours en question, un certain gouverneur général, avait pourtant débuté son allocution en précisant que le gouvernement Harper était « l’expression » d’un peuple canadien souhaitant avoir un gouvernement national fort et stable… un mandat clair ! a-t-il précisé… aussi clair qu’on peut l’être bien sûr si on exclut les 60% de votes CONTRE ce parti et qu’on ferme les yeux sur ces autre 40% de canadiens qui n’ont même pas daigné se prononcer…
Mais bon… Steven Harper a justement l’intention de les fermer ses yeux. Plus tôt cette semaine, il déclarait au nouveau caucus de son parti : « les valeurs conservatrices sont les valeurs canadiennes » et il entend nous servir cette sauce à chacune de ses réformes régressionnistes comme cette incroyable annonce de la fin du financement publique des formations politiques. Ils sont peu à y avoir réagi hier alors qu’il s’agit pourtant d’une attaque frontale contre les institutions démocratiques canadiennes.
Il en coûte actuellement autour de 30 millions de dollars annuellement pour assurer l’égalité des chances entre les partis, bien peu en comparaison avec ces nouvelles bases militaires outremer. Et s’il s’en trouve certains pour croire que notre système serait tout de même « protégé » par l’actuelle loi canadienne sur le financement des partis politiques qui interdit toute contribution des sociétés, des syndicats ou des organisations ; ils ont tord ! D’ici les trois prochaines années, les contributions aux partis seront éliminées créant par définition un tsunami dans l’équilibre financier des plus petits partis. Comme le rappelait il y a quelques mois une étude publiée par The School of Public Policy, de l’Université de Calgary et signée entre autre par Tom Flanagan (un ancien conseiller de Stephen Harper !), il faudra compenser cette perte financière en permettant aux plus nantis de contribuer de plus gros montants et bien sûr ouvrir la porte aux entreprises… De là à interpréter que c’est effectivement le plan de match conservateur que de créer au Canada des conditions pour assurer l’influence des entreprises, forcément plus à droite qu’à gauche, dans la politique canadienne, il n’y a qu’un pas. Une autre « valeur » canadienne en transformation vers une valeur conservatrice. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.
Et c’est justement par la question des valeurs que Brigette explique son geste d’éclat. « Les valeurs conservatrices ne sont pas les valeurs canadiennes. Mais nous pourrons seulement arrêter l’agenda de Harper si les gens de tous les âges et tous les secteurs de la société s’unissent et s’engagent dans de la désobéissance civile créative »
Aujourd’hui sera jour de manifestations spontanées un peu partout au Canada. Des jeunes et d’autres se rencontreront pour nier que les avions de combats, les coupes sociales, l’exploitation des sables bitumineux ou la fin du Registre des armes à feu sont des valeurs canadiennes. Et j’en passe...
Brigette Marcelle conclut : « Ce pays a besoin d’un printemps arabe, une éclosion de mouvements sociaux qui démontrent que le vrai pouvoir ne se trouve pas dans les mains de Harper, mais dans les mains du peuple, lorsque nous agissons ensemble dans les rues, dans nos quartiers et au travail. »
Merci Brigette !!!