
Aux États-Unis et ailleurs dans le monde anglo-saxon, Les cerfs-volants de Kaboul (The Kite Runner, en anglais), a provoqué un véritable tremblement de terre dans le monde de l’édition. La critique, subjuguée, a été unanime, ne tarissant pas d’éloges, et le livre continue de se vendre comme des petits pains chauds en librairie. Isabel Allende elle-même a écrit : « Inoubliable... tout simplement extraordinaire. Un livre si intense qu’il vous poursuit longtemps et rend les autres lectures bien fades. » Que dire de plus, sinon que de fait, voici sans doute l’un des cinq livres les plus importants des dix dernières années. On ne peut sortir indemne d’une telle lecture.
C’est le premier roman de l’auteur, Khaled Hosseini, mais quel roman ! Lui-même né en Afghanistan en 1965, fils de diplomate, il aura la chance de pouvoir quitter le pays en 1980 avec sa famille, alors que les troupes soviétique envahissent le pays. Vingt-cinq ans plus tard, voici qu’il nous raconte le roman terrible de l’Afghanistan. À travers les yeux d’un petit garçon - comme lui né dans les années 1960, et qui comme lui connaît l’exil à 15 ans. Pour ne plus jamais revenir, sans doute, pense le jeune Amir qui devient petit à petit américain. Mais c’était sans compter sur un coup de fil mystérieux, qui l’oblige à s’envoler vers le Pakistan à l’été 2001. Une fois là, il n’y a qu’un pas à franchir pour passer de l’autre côté du miroir, celui de l’Afghanistan qui n’est plus et où règnent encore pour quelques mois les talibans.
Le roman de l’Afghanistan, c’est le récit de ces grands bouleversements violents que le pays n’a eu de cesse de connaître depuis l’époque des Soviétiques. Mais c’est aussi l’histoire d’un enfant ordinaire qui grandit tant bien que mal avec ses forces et ses faiblesses. Un enfant marqué du sceau d’un père à l’esprit ouvert, mais qui n’en a pas moins hérité toutes les tensions ethniques et religieuses qui remontent à la nuit des temps. Un enfant devenu adulte, pas vraiment méchant, mais pas courageux le moins du monde. Comme tout le monde, peut-être. Et si l’histoire de l’Afghanistan c’était aussi l’histoire de nos petites lâchetés que l’on pense être sans grandes conséquences, sinon pour nous-même, et qui pourtant ne sont autre chose que des bombes à retardement ?