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Les assiettes sont vides !

jeudi 15 mai 2008

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Les marchés sont remplis de nourriture, mais les assiettes sont vides !

Tous ensemble, nous devons prendre conscience des enjeux socioéconomiques, géopolitiques et humains de la lutte contre la faim à un niveau mondial.

En appuyant Alternatives, vous faites partie d’un vaste mouvement de citoyens qui croient
qu’un monde différent est possible... et surtout, nécessaire !

Les principales raisons de la crise alimentaire dénoncées par le Programme alimentaire mondial de l’ONU...

• l’appétit féroce de l’industrie des biocarburants pour les céréales ;
• la spéculation financière sur les denrées de base ;
• l’inertie des gouvernements à intervenir sur les marchés pour faire baisser les prix ;
• la disparition des terres agricoles en raison de l’urbanisation et de la désertification.

Alternatives dénonce...

• le régime injuste de commerce international ;
• l’énorme fardeau de la dette des pays pauvres anéantissant les chances de s’en sortir ;
• le manque de volonté des décideurs d’investir suffisamment dans le développement social !

Ici au Québec et ailleurs dans le monde, Alternatives et ses partenaires locaux mobilisent et outillent des groupes de citoyens motivés à transformer leur société, ainsi qu’à réclamer justice et paix !

Lettre du directeur général

L’autre matin, à ma boulangerie de quartier, tout près de la caisse, j’ai lu cette note :

Si le pain est cher, c’est que le prix du blé a augmenté de 180 % en quelques mois.

Si la hausse des prix est sensible pour le consommateur québécois, elle provoque des émeutes
de la faim dans les pays pauvres. Imaginez que vous deviez consacrer plus de 70 % de vos revenus à l’achat de nourriture au lieu de 10 %, comme c’est le cas chez nous. C’est ce que vivent des millions de familles ! Et si je vous disais qu’un milliard d’humains vivent avec 1 $ par jour !

Dans une trentaine de pays, les citoyens descendent dans la rue, crient famine et se révoltent
devant l’inertie de leur gouvernement. Ils accusent les autorités de ne rien faire pour pallier
la flambée des prix de denrées essentielles comme le blé, le riz et le maïs.

On assiste à une crise alimentaire mondiale, spectre de famine et de troubles sociaux.
Pourtant, certaines causes sont connues :

• La hausse vertigineuse du prix du pétrole qui se répercute sur les prix des aliments.
• La spéculation boursière sur les marchés de denrées de base comme le blé et le riz.
• La production de biocarburants à partir de cultures céréalières autrefois destinées à l’alimentation.

Je reviens d’Haïti, le pays le plus pauvre du monde. Voilà ce que j’ai entendu :

« Nou grangou », qui signifie « Nous avons faim ! ». J’ai été témoin des tensions faisant suite
aux émeutes à Port-au-Prince, où le prix des denrées alimentaires a augmenté de 50 % à 100 %.

« Nous avons le choix de manifester ou de mourir de faim », clament encore les citoyens.
Lors de mon séjour, je discutais avec Chavannes Jean-Baptiste, fondateur du Mouvement
paysan de Papaye (MPP), notre groupe-partenaire sur place. Et il me confiait :

La forte compétition des importations alimentaires entraîne l’appauvrissement de nos petits
producteurs locaux. Haïti importe aujourd’hui 58 % de ses produits alimentaires, alors que les paysans éprouvent des difficultés à écouler leur stock.

Le MPP cherche à organiser la masse paysanne pauvre d’Haïti à l’intérieur d’un vaste
mouvement national. Son but ? Bâtir une société où les besoins vitaux seront satisfaits...
où coulent le lait et le miel pour tout le monde.

Alternatives collabore aussi avec La plateforme haïtienne de plaidoyer pour un
développement alternatif qui regroupe paysans, syndicats et professionnels agroalimentaires
des régions où la déforestation rend l’agriculture difficile. Notre projet vise à diversifier les
débouchés commerciaux et à réduire la dépendance aux denrées alimentaires importées.

Ce que vit Haïti n’est pas unique. Rappelez-vous des inondations de décembre 2007 qui
ont englouti 95 000 hectares de terres arables de production de riz, à l’autre bout de la planète, en Indonésie... Quelques semaines plus tard, des milliers de producteurs de tofu (nourriture de base) ont manifesté afin de protester contre la hausse du prix du soya. À la mi-avril, des étudiants manifestaient, quant à eux, contre la hausse généralisée du prix des aliments.

Avec notre partenaire, Indonesian Society for Social Transformation, nous nous employons
à améliorer les pratiques agricoles des petits producteurs, acteurs-clé de la souveraineté
alimentaire dans des régions frappées par la dégradation des terres arables et des cours d’eaux, et par la déforestation.

Et vous, que pouvez-vous faire ?

Il ne suffit pas de donner du poisson à un pêcheur, ni de lui montrer comment en pêcher plus...

Comme personne donatrice à Alternatives, vous savez qu’il faut l’aider à se mobiliser, à se regrouper avec d’autres pêcheurs, à définir les structures sociales et politiques qui pourraient lui permettre de mieux vendre son poisson, à obtenir le soutien de la communauté...

Pour faire face à la crise alimentaire mondiale, il nous faut plus que jamais déployer nos
efforts à long terme et travailler avec chacun de nos partenaires du Sud. Vous avez déjà pris la bonne décision en accordant votre confiance et votre loyauté à Alternatives. Aussi, choisissez encore de lutter avec nous contre la pauvreté et l’injustice.

Je vous remercie à l’avance de répondre à mon invitation de travailler main dans la main pour
un monde différent... plus juste pour tous.

Michel Lambert

Directeur général d’Alternatives

Alternatives en Haïti

Pour en savoir plus sur nos projets et nos partenaires en Haïti suivre ce lien

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