Après la Première Guerre mondiale, la Société des Nations avait accordé aux Kurdes un État. Mais la promesse n’a jamais été tenue. Ils sont aujourd’hui répartis pour l’essentiel sur trois États : l’Irak (5 millions), l’Iran (7 millions), la Turquie (15 millions), auxquels il faut ajouter les deux communautés de Syrie (1 million) et de l’ancienne Union soviétique (350 000).
Quelques dates en irak :
• 17 juillet 1968 : Le parti Baas s’empare du pouvoir en Irak.
• Mars 1970 : Le parti Baas concède la création d’un région kurde autonome, reconnaît que les Kurdes forment une des deux nations de l’Irak et leur accorde certains droits, dont l’usage de leur langue. Mais des désaccords subsistent sur la délimitation du Kurdistan et sur les pouvoirs réels des élus locaux.
• 11 mars 1974 : Promulgation de la loi d’autonomie pour le Kurdistan. Poussé par l’Iran et les États-Unis, le leader kurde Moustapha Al Barzani reprend l’insurrection.
• 6 mars 1975 : L’Accord d’Alger entre Bagdad et Téhéran met fin à leur différend frontalier et entraîne l’arrêt de toute aide iranienne à la rébellion kurde qui s’effondre.
• Septembre 1980 : Le déclenchement de la guerre irano-irakienne relance l’agitation kurde. En Iran, le Parti démocratique kurde iranien (PDKI) a pris le contrôle du Kurdistan et le conflit l’amène à s’allier à Saddam Hussein.
• 1980-1988 : En Irak, alliances et divorces se succèdent entre le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) et le Parti communiste irakien (PCI).
• 1988 : Répression contre les Kurdes à la fin de la guerre Irak-Iran. En mars, Bagdad utilise des gaz chimiques contre le village de Halabja : 100 000 Kurdes fuient vers la Turquie.
• Avril 1991 : L’ONU adopte la résolution 688 qui exige la fin de la répression contre les Kurdes et demande à Bagdad de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.
• Mai 1992 : Élections libres au Kurdistan irakien mais aucune autorité stable ne s’installe. Le PDK contrôle le nord de la région (jusqu’à la frontière avec la Turquie), l’UPK, le sud (jusqu’à la frontière avec l’Iran).
• Septembre 1998 : Accord de Washington entre le PDK et l’UPK sur la formation d’un gouvernement et d’un Parlement intérimaire au Kurdistan irakien.
• Octobre 1998 : L’Iraq Liberation Act américain prévoit un soutien accru à l’opposition irakienne, dont les partis kurdes, en vue de déstabiliser le président Saddam Hussein.
• 8 septembre 2002 : Les dirigeants du PDK et de l’UPK signent un accord de paix, réactivant le Parlement unifié. Cette unification intervient alors que Washington se prépare à frapper le gouvernement irakien pour le renverser.