Dans ses romans « romanesques », Rufin met en scène des contrées lointaines où pointe une intrigue politique, et où les chocs des cultures côtoient les grandeurs et les décadences de l’humanité. Bon nombre de ses romans peuvent être considérés comme des romans historiques, même si avec Globalia il avait plutôt choisi la science- fiction pour évoquer la mondialisation. Plus récemment, dans La salamandre, Rufin nous offrait avec beaucoup de sensibilité et de pudeur l’histoire romancée d’une Française dont le triste destin l’avait bouleversé au Brésil.
Cette fois, avec Le parfum d’Adam, l’auteur s’est aventuré avec génie dans le roman d’espionnage. Le genre idéal pour une histoire de terrorisme bactériologique, avec comme pivot une jeune militante écologiste, pour le moins naïvement idéaliste, qui se retrouve empêtrée dans un complot terrifiant. Le lecteur ne tarde pas à comprendre que cette histoire « fictive » repose sur une solide et réelle documentation dont les pires scénarios sont évoqués dans certains cercles. S’il y a trop de déchets sur la planète, c’est qu’il y a trop de monde et notamment trop de pauvres. Pourquoi ne pas alors purement et simplement les éliminer ? Ajoutez à cela des écolos extrémistes complètement givrés, et vous avez entre les mains une bombe à retardement.
L’an dernier, Rufin a démissionné d’Action contre la faim (ACF), qu’il avait lui-même mis sur pied, mais il en est demeuré le président d’honneur. Tout cela pour se consacrer davantage à l’écriture, dit-il. Des histoires à suivre...