L’auteure, Thérèse Delpech, se range résolument du côté des partisans de la ligne dure par rapport aux ambitions nucléaires de l’Iran. Même au risque de provoquer une catastrophe pire que celle qu’elle veut justement éviter. Chercheuse au Centre d’études et de recherches internationales (CERI), Mme Delpech a dénoncé sur toutes les tribunes la « mollesse » des pays européens face à un pays qu’elle baptise « le grand perturbateur ». Pour elle, l’Iran constitue une menace pour le monde et il ne faut surtout pas qu’elle en vienne à posséder l’arme nucléaire.
Thérèse Delpech s’inquiète tout particulièrement des ambitions régionales de l’Iran. L’auteure fait d’ailleurs abondamment mention des liens entre le pays et le Hezbollah, qu’elle voit comme un symbole de sa volonté de bouter Israël hors du Moyen-Orient. Curieusement, elle se fait beaucoup plus discrète sur le rôle de l’Iran dans la crise irakienne, comme si cela n’avait guère d’importance pour comprendre la diplomatie iranienne actuelle.
Delpech raconte dans le détail les négociations qui ont eu lieu jusqu’à maintenant entre l’Iran et l’Union européenne à propos du programme nucléaire de Téhéran. Selon elle, l’Iran a jusqu’ici mené habilement le jeu afin de poursuivre ses activités nucléaires. À ses yeux, seul le Conseil de sécurité de l’ONU peut imposer des sanctions suffisantes pour empêcher Téhéran de posséder l’arme nucléaire.
On le devine, l’auteure n’a pas que des amis sur la planète diplomatique et médiatique. L’hebdomadaire français Marianne l’a même assimilée à une partisane de la « diplomatie par les bombes ». Au terme de la lecture du Grand perturbateur, il est difficile de ne pas trouver un certain fondement à cette accusation...