Le prochain Forum social mondial (FSM) se tiendra à Montréal du 9 au 14 aout prochain. Ce nouveau FSM sera crucial car il permettra notamment au Conseil International du FSM de faire avancer la nécessaire discussion sur le futur même du FSM, un processus critiqué tant de l’extérieur que de l’intérieur et qui apparaît de plus en plus à la croisé des chemin. Les débats qui se tiendront à Montréal sur cette question seront donc essentiels, mais pour les mouvements sociaux québécois, canadiens et autochtones, ce ne seront peut-être pas les seuls enjeux.
En fait, entre 2011 et 2014, les mouvements sociaux d’ici ont entamé un processus historique de rapprochements entre les progressistes provenant de nos trois communautés. Ce processus unique dans l’État Canadien a permis de créer des passerelles inédites entre des syndicats de travailleur-es et d’étudiant-es, des regroupements de femmes, des intellectuels, des associations citoyennes et autres, tant du Québec que du Canada avec des représentant-es de plusieurs communautés autochtones mobilisés depuis l’origine de l’initiative. La militante bien connue, Naomi Klein avait alors qualifié le Forum social des peuples (FSP) de « plus importante rencontre des mouvements sociaux au Canada depuis le Sommet des Amériques d’avril 2001 ».
Relancer le FSP
Comme les processus de forums sociaux ne peuvent être concurrents, la mobilisation autour du Forum social mondial à Montréal a forcément mis le processus du FSP sur la glace, pour un temps à tout le moins.
Mais les enjeux demeurent. Le gouvernement conservateur n’est plus, mais le néo-libéralisme à la sauce Trudeau est moins différents que ce les selfies du Premier Ministre ne le laissent entendre. L’alliance canadienne avec les pétrolières et les compagnies extractives perdure. Justin Trudeau n’a pas retiré la loi C51 qui autorise la surveillance de masse. Postes Canada n’a pas été sauvée. Des communautés autochtones continuent de souffrir sans accès à l’eau potable. Le Canada continuent vendre pour des milliards en armes à l’Arabie Saoudite tout en niant les droits humains des Palestinien-nes. Justin Trudeau ea même cherché à criminaliser les gens d’ici qui souhaitent au contraire soutenir la campagne internationale de Boycott (BDS) contre Israël. La liste pourrait être longue et force est de constater que si nous avons gagné une manche contre Stephen Harper, notamment, beaucoup de chemin reste à parcourir pour mettre de l’avant la société que nous souhaitons.
En aout 2014, au lendemain du FSP, toutes les analyses s’entendaient sur la nécessité créer de nouveaux ponts et solidifier ceux que nous avions construits dans le cadre du FSP. Au delà de nos solidarités évidentes, il s’agissait de réellement atteindre l’objectif de la création de cette alliance Premières Nations, Québec, Canada capable de jouer un rôle d’impact contre les politiques que nos gouvernements mettent de l’avant. Il s’agissait alors de construire une force capable non seulement de renverser les Conservateurs mais aussi d’enfin forcer les autres formations politiques à vraiment se démarquer et proposer de réelles alternatives progressistes. Cet objectif tient toujours.
Participez à l’Assemblée générale du FSP le 8 aout 2016
Le FSP tient à Montréal sa prochaine Assemblée générale le 8 aout prochain, juste avant l’ouverture du FSM 2016. Le processus de 30 mois qui a mené à l’événement d’aout 2014 a permis d’ouvrir de grandes portes et de construire des confiances fondamentales entres les mouvements et les personnes de nos trois communautés.
Nous devons impérativement choisir de poursuivre et d’investir dans ce processus d’ouverture. La construction d’un mouvement des mouvements au Canada doit assurément se baser sur l’alliance présentement en construction entre les forces progressistes du Québec, du Canada et des Premières Nations..