Le futur du Forum social des peuples

lundi 1er août 2016, par Michel LAMBERT

Le prochain Forum social mondial (FSM) se tiendra à Montréal du 9 au 14 aout prochain. Ce nouveau FSM sera crucial car il permettra notamment au Conseil International du FSM de faire avancer la nécessaire discussion sur le futur même du FSM, un processus critiqué tant de l’extérieur que de l’intérieur et qui apparaît de plus en plus à la croisé des chemin. Les débats qui se tiendront à Montréal sur cette question seront donc essentiels, mais pour les mouvements sociaux québécois, canadiens et autochtones, ce ne seront peut-être pas les seuls enjeux.

En fait, entre 2011 et 2014, les mouvements sociaux d’ici ont entamé un processus historique de rapprochements entre les progressistes provenant de nos trois communautés. Ce processus unique dans l’État Canadien a permis de créer des passerelles inédites entre des syndicats de travailleur-es et d’étudiant-es, des regroupements de femmes, des intellectuels, des associations citoyennes et autres, tant du Québec que du Canada avec des représentant-es de plusieurs communautés autochtones mobilisés depuis l’origine de l’initiative. La militante bien connue, Naomi Klein avait alors qualifié le Forum social des peuples (FSP) de « plus importante rencontre des mouvements sociaux au Canada depuis le Sommet des Amériques d’avril 2001 ».

Relancer le FSP

Comme les processus de forums sociaux ne peuvent être concurrents, la mobilisation autour du Forum social mondial à Montréal a forcément mis le processus du FSP sur la glace, pour un temps à tout le moins.

Mais les enjeux demeurent. Le gouvernement conservateur n’est plus, mais le néo-libéralisme à la sauce Trudeau est moins différents que ce les selfies du Premier Ministre ne le laissent entendre. L’alliance canadienne avec les pétrolières et les compagnies extractives perdure. Justin Trudeau n’a pas retiré la loi C51 qui autorise la surveillance de masse. Postes Canada n’a pas été sauvée. Des communautés autochtones continuent de souffrir sans accès à l’eau potable. Le Canada continuent vendre pour des milliards en armes à l’Arabie Saoudite tout en niant les droits humains des Palestinien-nes. Justin Trudeau ea même cherché à criminaliser les gens d’ici qui souhaitent au contraire soutenir la campagne internationale de Boycott (BDS) contre Israël. La liste pourrait être longue et force est de constater que si nous avons gagné une manche contre Stephen Harper, notamment, beaucoup de chemin reste à parcourir pour mettre de l’avant la société que nous souhaitons.

En aout 2014, au lendemain du FSP, toutes les analyses s’entendaient sur la nécessité créer de nouveaux ponts et solidifier ceux que nous avions construits dans le cadre du FSP. Au delà de nos solidarités évidentes, il s’agissait de réellement atteindre l’objectif de la création de cette alliance Premières Nations, Québec, Canada capable de jouer un rôle d’impact contre les politiques que nos gouvernements mettent de l’avant. Il s’agissait alors de construire une force capable non seulement de renverser les Conservateurs mais aussi d’enfin forcer les autres formations politiques à vraiment se démarquer et proposer de réelles alternatives progressistes. Cet objectif tient toujours.

Participez à l’Assemblée générale du FSP le 8 aout 2016

Le FSP tient à Montréal sa prochaine Assemblée générale le 8 aout prochain, juste avant l’ouverture du FSM 2016. Le processus de 30 mois qui a mené à l’événement d’aout 2014 a permis d’ouvrir de grandes portes et de construire des confiances fondamentales entres les mouvements et les personnes de nos trois communautés.

Nous devons impérativement choisir de poursuivre et d’investir dans ce processus d’ouverture. La construction d’un mouvement des mouvements au Canada doit assurément se baser sur l’alliance présentement en construction entre les forces progressistes du Québec, du Canada et des Premières Nations..


Voir en ligne : Participez à l’assemblée générale du FSP

À propos de Michel LAMBERT

Co-fondateur en 1994 puis Directeur général d’Alternatives entre 2007 et 2020, Michel Lambert fut Président de l’Association québécoise des organismes de coopération internationale de 2017 à 2020. Il a travaillé au rapprochement des groupes et organisations de la société civile, d’ici et d’ailleurs pour la promotion des principes de la démocratie, de l’égalité et de l’équité pour tous.

Il a tour à tour développé plusieurs des programmes de solidarité internationale d’Alternatives en plus de lancer et animer de multiples campagnes de justice sociale au Québec et au Canada. Il a dirigé l’antenne d’Alternatives en République démocratique du Congo entre 2002 et 2005 avant de prendre la direction de l’organisation en 2007.

Michel Lambert fut membre du Conseil de Gouvernance d’Alternatives International , du Conseil d’administration d’Alliance syndicats et tiers-monde. Il a aussi été membre des Conseils de l’AQOCI entre 2009 et 2013, de l’Association pour le progrès des communications (APC) entre 2008 et 2011 puis entre 2017 et 2020 et de Food Secure Canada entre 2009 et 2012

Il a représenté Alternatives au Conseil International du Forum social mondial et au sein de diverses coalitions québécoises et canadiennes dont notamment, les coalitions Pas de démocratie sans voix, Voices/voix. le Réseau québécois de l’intégration continentale - RQIC et plus récemment au comité de coordination du Front commun pour la transition énergétique .

Michel Lambert a joué un important rôle de mobilisation et de construction lors du Forum social des peuples tenu à Ottawa en août 2014 .

En 2018, il confondait Cultiver Montréal, le réseau des agricultures montréalaises.

En 2020, il a contribué à la création du FISIQ, le Fonds d’investissement solidaire international du Québec.

Suivez Michel Lambert sur Twitter

Vous avez aimé cet article?

  • Le Journal des Alternatives vit grâce au soutien de ses lectrices et lecteurs.

    Je donne

Partagez cet article sur :

  •    

Je m’abonne

Recevez le bulletin mensuel gratuitement par courriel !

Je soutiens

Votre soutien permet à Alternatives de réaliser des projets en appui aux mouvements sociaux à travers le monde et à construire de véritables démocraties participatives. L’autonomie financière et politique d’Alternatives repose sur la générosité de gens comme vous.

Je contribue

Vous pouvez :

  • Soumettre des articles ;
  • Venir à nos réunions mensuelles, où nous faisons la révision de la dernière édition et planifions la prochaine édition ;
  • Travailler comme rédacteur, correcteur, traducteur, bénévole.

514 982-6606
jda@alternatives.ca