
Dans un récit au ton léger et enjoué, Hiner Saleem nous raconte ce qu’a été sa vie sous le régime de Saddam Hussein jusqu’à sa fuite à l’âge de 17 ans. Sa vie et celle de son père, de sa famille. Son grand-père né kurde et libre, devint ottoman, puis turc, redevint kurde, et fut sujet de Sa Gracieuse Majesté, lorsque les Anglais arrivent et créent l’Irak. Il devint alors irakien, mais pas fier de l’être, tout comme son fils, Shero Selim Malay, le père de l’auteur.
C’est à travers son regard d’enfant, qu’Hiner Saleem nous raconte sa vie faite de déménagements, de cachettes, de fuites et de peur, mais aussi de petits plaisirs, entre Irak, Kurdistan et Iran. Suspicions, menaces s’intensifient alors qu’il grandit, devient un adolescent à l’aube de l’âge adulte, assez vieux du moins pour recevoir son premier fusil.
Alors l’insouciance n’a plus sa place. Tout a changé. Son père n’est plus que l’ombre de lui-même. Il a frayé avec la résistance clandestine, a été complice d’un professeur opposant, il est kurde.
Averti à temps, Hiner Saleem réussira à fuir hors d’Irak. Depuis, il vit en Europe et est devenu réalisateur de cinéma. Son dernier long métrage, Vodka Lemon, a remporté le prix San Marco au Festival de Venise en 2003.