Ce sont 1 000 personnes environ qui ont participé à l’Assemblée préparatoire du Forum social mondial 2013 pendant six jours à Monastir du 12 au 17 juillet. Différents ateliers et rendez-vous ont marqué les trois premiers jours de la semaine, alors que le Conseil international (CI) a poursuivi ses travaux durant les trois derniers jours. Non seulement les principaux leviers au niveau international ont-ils été mis en place, mais ce fut l’occasion pour permettre le renforcement des dynamiques de mobilisation au Maghreb, mais aussi dans toute l’Afrique.
Une assemblée préparatoire centrée sur les luttes
C’est le conseil africain qui a ouvert le bal en tenant ses assises le 12 juillet. Les jours suivants, ce fut notamment l’occasion pour le Comité tunisien des droits économiques et sociaux de tenir ses travaux, de manière autonome, mais aussi dans le cadre d’une journée complète de mobilisation au niveau de la région Maghreb-Machrek.
Mentionnons aussi une importante initiative qui a marqué les premiers jours de l’assemblée préparatoire, celle de la Coordination du Forum social des Migrants. Une journée d’activités et de débats a eu lieu sur les enjeux de la libre circulation, des droits des migrants et des demandeurs d’asile vers l’Europe des populations de Libye, du Maroc, de Mauritanie et de Tunisie. L’arrivée de la flottille « Boats 4 People » fut un moment de solidarité avec les migrants irréguliers et les disparus en mer méditerranée.
Différents ateliers se sont tenus, notamment sur la jeunesse, incluant les luttes étudiantes québécoises, celles des jeunes du Sénégal avec Y’en a marre, de Croatie et de Tunisie en particulier. Rappelons à ce chapitre le rôle majeur joué par la jeunesse diplômée en demande d’emploi dans les mobilisations du printemps tunisien.
Le CI fait place aux nouveaux mouvements sociaux
Plus de 500 personnes étaient présentes lors de la première journée du CI du FSM 2013 dont les travaux se sont déroulés les trois derniers jours de l’Assemblée préparatoire du Forum social mondial 2013. La rencontre du CI devait s’amorcer par un débat politique sur les défis et les enjeux des mouvements sociaux dans le contexte de la crise du capitalisme. Les deux autres journées ont permis la tenue de travaux en ateliers, en vue de mettre en place les bases des commissions internationales pour la tenue du prochain FSM 2013.
Toutefois, le CI s’est plutôt ouvert par des interventions de différents mouvements sociaux qui se sont manifestés depuis près de deux ans. On a pu entendre une militante américaine du mouvement Occupy Wall Street de New York, une militante féministe tunisienne, un membre du mouvement Y’en a marre du Sénégal, ainsi qu’un représentant de l’Association des chômeurs (ADC) de Tunisie, de participants provenant du Forum social subversif de Croatie qui associe son action à Zaghreb à celle qui se passe au Maghreb, ainsi que d’une militante du Réseau maalien Comités, qui témoignait aussi de la mobilisation subsaharienne et de l’Association maalienne des expulsé-es.
La présentation politique fut introduite par Gustave Massiah, d’Initiative pour un autre monde (IPAM, Alternatives International France) qui cherchait à répondre à la question Quel renouvellement pour le mouvement altermondialiste dans la présente conjoncture internationale ? Il a notamment soutenu que nous assistons à l’émergence d’un nouveau cycle de luttes et de révolutions. Sa contribution, écrite, sera disponible sous peu.
La discussion a permis à un très grand nombre de personnes participantes de s’exprimer, notamment, Mike Palecek, du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des postes (CUPW-STTP) qui fut chaudement applaudi qui a plaidé pour une participation accrue du mouvement syndical au prochain FSM. Mentionnons que le STTP appuie un travail de regroupement des syndicalistes des postes du monde arabe et maghrébien en vue de favoriser une participation concertée au prochain forum.
Des travaux sur le financement, la communication et la mobilisation ainsi que sur le programme et les axes ont permis de mettre en place trois commissions internationales pour développer ces aspects, de concert avec les comités tunisiens et maghrébiens apparentés.
Enfin, un groupe de travail a aussi été mis sur pied pour revoir le fonctionnement du CI et du comité de liaison du CI qui a peu fonctionné dans la dernière période. Des critiques ont été soulevées concernant le faible niveau d’organisation et de préparation de l’assemblée préparatoire, même si les travaux ont permis d’avancer. Nous y reviendrons.