La potion magique du Café de la Petite Gaule

jeudi 27 mars 2003, par Karine PROJEAN

Le café de la Petite Gaulle, qui ouvrira ses portes en avril dans le quartier Pointe-Saint-Charles, promet d’être un endroit différent. Tout en offrant sandwichs et café, les instigateurs de ce projet propose de créer un lieu qui appartiendra à la communauté afin de donner un nouveau souffle à la démocratie participative.
L’idée avait germé dans la tête de Marcel Sévigny, ancien conseiller municipal, en 1996 : créer un endroit qui permettrait de démocratiser la culture dans ses aspects politiques et sociaux. C’est ainsi que la coopérative La Petite Gaulle a vu le jour, quelques années plus tard.

Le café propose d’ouvrir ses portes aux groupes communautaires du quartier afin qu’ils puissent y tenir leurs activités, explique Caroline Harvey, coordonnatrice de la programmation socioculturelle de La Petite Gaulle. Projections de films, discussions, tables rondes et repas sont au programme, afin d’explorer les thématiques du développement local, de la mondialisation, de l’environnement, du droit des femmes et de la non-violence. Au menu, des produits locaux, biologiques ou équitables. Des spectacles à prix abordables seront aussi présentés, où se côtoieront musiciens connus et artistes de la relève, chansons à texte et musique du monde.

La coopérative offrira aussi des ateliers d’art, de céramique, de poterie et de teinture animés par des artistes du quartier. Le collectif des Lucioles, regroupement de cinéastes engagés, propose aussi d’organiser des formations. Des expositions seront présentées en permanence ; chaque mois aura sa semaine thématique. Sans compter les parties de billard et la possibilité d’emprunter des livres de la bibliothèque du café.
La Petite Gaulle est un « projet auquel les gens croient, explique Caroline Harvey. Les gens ont besoin d’un endroit qui leur appartienne afin de solidifier le mouvement de résistance à la mondialisation ».

Les fonds de démarrage de l’organisme à but non lucratif proviennent de la fondation Béati, du Réseau économique et social du sud-ouest, du Fond de la lutte contre la pauvreté pour les salaires et de dons d’organismes et de particuliers. Le nom est inspiré de l’époque où les gens du quartier se sont battus pour conserver une clinique communautaire parce qu’ils refusaient l’implantation d’un CLSC ; c’était en 1992. Les journalistes avaient alors appelé ce petit groupe de contestataires des « Gaullois ».

Le quartier regroupe une population assez pauvre, qui provient d’un milieu ouvrier, et de plus en plus de gens aisés financièrement. Le café ne veut pas être victime d’une image trop intello ou populaire. On doit faire en sorte que tous s’y retrouvent, à l’image du quartier. « C’est un beau défi à relever que de marier les deux milieux du quartier, affirme Caroline Harvey. Les gens peuvent devenir membre de la coopérative en payant 10 dollars par année, ce qui leur permet de s’impliquer activement dans le projet. »


Le Café La Petite Gaulle sera situé au 2525 rue Centre à Montréal, près du métro Charlevoix. La soirée d’ouverture aura lieu le 17 avril, dès 17h (cocktail suivi d’une danse) et la soirée d’inauguration avec spectacles aura lieu le 3 mai.

Pour information ou pour devenir membre : petitegaule@cam.org

Vous avez aimé cet article?

  • Le Journal des Alternatives vit grâce au soutien de ses lectrices et lecteurs.

    Je donne

Partagez cet article sur :

  •    
Articles de la même rubrique

Volume 09 - No. 07

« Red Diaper Baby »

Articles du même auteur

Karine PROJEAN

Demanding peace, one film at a time

Articles sur le même sujet

Mondialisation

La montée en puissance de la Chine

Je m’abonne

Recevez le bulletin mensuel gratuitement par courriel !

Je soutiens

Votre soutien permet à Alternatives de réaliser des projets en appui aux mouvements sociaux à travers le monde et à construire de véritables démocraties participatives. L’autonomie financière et politique d’Alternatives repose sur la générosité de gens comme vous.

Je contribue

Vous pouvez :

  • Soumettre des articles ;
  • Venir à nos réunions mensuelles, où nous faisons la révision de la dernière édition et planifions la prochaine édition ;
  • Travailler comme rédacteur, correcteur, traducteur, bénévole.

514 982-6606
jda@alternatives.ca