Le café propose d’ouvrir ses portes aux groupes communautaires du quartier afin qu’ils puissent y tenir leurs activités, explique Caroline Harvey, coordonnatrice de la programmation socioculturelle de La Petite Gaulle. Projections de films, discussions, tables rondes et repas sont au programme, afin d’explorer les thématiques du développement local, de la mondialisation, de l’environnement, du droit des femmes et de la non-violence. Au menu, des produits locaux, biologiques ou équitables. Des spectacles à prix abordables seront aussi présentés, où se côtoieront musiciens connus et artistes de la relève, chansons à texte et musique du monde.
La coopérative offrira aussi des ateliers d’art, de céramique, de poterie et de teinture animés par des artistes du quartier. Le collectif des Lucioles, regroupement de cinéastes engagés, propose aussi d’organiser des formations. Des expositions seront présentées en permanence ; chaque mois aura sa semaine thématique. Sans compter les parties de billard et la possibilité d’emprunter des livres de la bibliothèque du café.
La Petite Gaulle est un « projet auquel les gens croient, explique Caroline Harvey. Les gens ont besoin d’un endroit qui leur appartienne afin de solidifier le mouvement de résistance à la mondialisation ».
Les fonds de démarrage de l’organisme à but non lucratif proviennent de la fondation Béati, du Réseau économique et social du sud-ouest, du Fond de la lutte contre la pauvreté pour les salaires et de dons d’organismes et de particuliers. Le nom est inspiré de l’époque où les gens du quartier se sont battus pour conserver une clinique communautaire parce qu’ils refusaient l’implantation d’un CLSC ; c’était en 1992. Les journalistes avaient alors appelé ce petit groupe de contestataires des « Gaullois ».
Le quartier regroupe une population assez pauvre, qui provient d’un milieu ouvrier, et de plus en plus de gens aisés financièrement. Le café ne veut pas être victime d’une image trop intello ou populaire. On doit faire en sorte que tous s’y retrouvent, à l’image du quartier. « C’est un beau défi à relever que de marier les deux milieux du quartier, affirme Caroline Harvey. Les gens peuvent devenir membre de la coopérative en payant 10 dollars par année, ce qui leur permet de s’impliquer activement dans le projet. »