
La petite marchande de vermicelles est un recueil de huit nouvelles. Chacune de ces courtes histoires est nichée dans un décor qui souligne les traits culturels propres au Vietnam. Il y a la marchande de vermicelles du village, celle qui vous fait la conversation en vous servant votre bol quotidien, cette famille qui a pour demeure une barge sur le fleuve, l’étrange commerce d’un homme qui s’enrichit en vendant les restes de prétendus soldats américains missing in action, ou la préparation par deux vieilles dames mâchant le bétel des banh chung, les gâteaux du Têt, le nouvel an vietnamien. Le tout, arrosé par la saison des pluies ou enrobé des effluves de la cuisine. La toile de fond est si bien dessinée, qu’un seul mot sépare les vermicelles ou la soupe d’anguilles de la bouche du lecteur... L’écriture évocatrice de Nguyên Quang Thiêu laisse transparaître les déchirements des personnages, la puissance des institutions politiques, le souvenir d’une guerre, les odeurs et la vie vietnamienne, tout simplement.
L’auteur habite Ha Dong, un village situé à quelque 10 kilomètres de Hanoi, dont le rythme paisible n’a rien à voir avec la capitale. Il puise ainsi son inspiration dans la vie quotidienne des gens du village, dont il invente les secrets sous une plume magnifique. Une belle introduction à la littérature vietnamienne.