« Les réformes économiques qu’encouragent le FMI et la Banque Mondial ont amène les pays en voie de développement vers une profonde insécurité économique (…) l’exemple le plus dramatique est en train de se donner ici en Asie » declara d’entrée de jeu, le prix Nobel d’économie et ancien viceprésident de la Banque Mondial Joseph Stiglitz, eminent invité au FSM. Sa voix, pour une réforme des institutions macro-économiques s’est unit unie à celle de l’activiste chilien, Juan Somovia, qui fit la promotion de conditions de travail respectable et qui, à ce titre, affirma que le modèle économique actuel « dévalue la valeur du travail et par ce fait dévalue aussi la valeur de la société et celle de la famille ». Dans le même ordre d’idées, le fermier-militant José Bové s’exprima encore une fois contre l’OMC, argumentant que « ses politiques [concernant l’agriculture] sont en train de menacer notre avenir ».
Se sont également prononcées au FSM les organisations communautaires locales qui revendiquent une Inde plus juste et équitable dans un pays qui compte au sein de sa population des intouchables et des sous-castes considérées inférieures à l’animalité. Ce sont les Dalits, les parias de l’Inde. Pour eux, le brin d’espoir de changement apporté par le FSM était un concept méconnu et improbable il y a quelques années encore et aujourd’hui envisageable en tant que mouvement organisé et actif. Il existe environ 260 millions des personnes au monde vivant dans des conditions infrahumaines, parmi ceux-là il y a en 160 millions qui se trouvent en Inde.
À cet effet, Francisco ’Chico’ Whitacker, actuel sécretaire international du FSM, declara qu’à différence de Porto Alegre, où le forum avait pu compter sur la présence d’activistes et de la classe moyenne ici en Inde, « c’est fut une grand expérience vécue [dans la mesure] où il y a eu une grande participation des groupes populaires ».
Tous ces voix ont proclamé l’union de leur opposition « à la guerre impérialiste menée par W. Bush en Iraq » et ont insisté pour « des solutions plus pacifistes et diplomatiques » afin d’empêcher des tels bains de sang. Mais à coté des consensus contre la guerre, les premiers voix de la discorde se faisaient aussi entendre lors du Forum.
Après les éloges, les critiques
« Tous les matins, je me réveille du mauvais coté du capitalisme » dit la phase peinte sur un mur dans un quartier populaire de Mumbai. Cette maxime pourrait bien être la pensée du jour des centaines de millions d’indiens qui, jusqu’à la fin du Forum, n’auront jamais entendu parler de ce rassemblement. Et cela c’est doit en grand partie, à la presque inexistante couverture médiatique locale qui a littéralement passé sous silence la tenue du forum. Pour sa part, l’organisation du FSM à Mumbai n’a pas aidé sa cause non plus. En effet, à quelques jours de l’inaguration du FSM aucun pancarte, affiche ou publicité quelconque laissait encore entrevoir la tenue d’un forum mundial quelconque ici.
Cependant et malgré les difficultés économiques, l’absence totale d’appui municipal ou gouvernemental ainsi que l’inexpérience dans la réalisation d’un événement d’une telle envergure le FSM 2004 à Mumbai aura quand même rassemblé pas moins de 100 000 personnes pour la plupart d’organisations internationales ou de représentants indiens des mouvements de masse. Mais pour les participants qui s’attendait de la part du FSM des nouvelles alternatives de devéloppement ou des propositions pour une nouvel ordre démocratique mondial semblaient n’avoir pas trouvé réponse à ses éxigences.
En effet, depuis une décenie déjà, le diagnostique pour cerner l’identité et les causes du néoliberalisme est de plus en plus précis mais la capacité de pouvoir formuler des alternatives concretes de sortie de la situation actuelle est resté absente de la plupart des ateliers et débats du forum.
Ainsi, quand l’ex-ministre de l’environnement de la Finlande, Satu Hassi, propossa de manière inhabituelle, donner la parole aux gens de la salle, des centaines de mains se sont levés pour aller réclamer à elle et les conféreciers qui l’accompagnent le fait de n’avoir pas présenté aucune proposition alternative à la globalisation. Les gens affirmaient n’avoir pas voyagé des centaines des kilomètres pour entendre les caractéristiques du néoliberalisme mais pour bien des solutions de rechange. D’autres, comme Wlden Bello, activiste politique et directeur de l’instituion Focus on the Global South aux Phillipines nia qu’il avait absence des propositions. Cependant il abandonna précipitement la conférence à laquelle il participait sans ecouter l’avalanche des critiques des délegués qui prirent son départ comme un fait en soi : en somme, les propositions abordés au forum se résument à des vagues alternatives de l’ordre général.
Après Mumbai : le monde
Ce ne fut pas une surprise pour personne que d’apprendre que le Forum 2005 sera _de retour à Porto Alegre. « Ce n’est pas une politique du Forum, mais on croit que Porto Alegre réuni toutes les conditions nécessaires afin que le forum se réalise à nouveau-là (…) après 2005 le lieu de la tenu du FSM reste encore de la pure especulation », commenta Antonio Martin, répresentant d’ATTAC-Brésil et du comité international du FSM.
Ainsi, le FSM devra s’exiler une fois de plus pour 2006. D’ores et déjà, l’organe officiel des nouvelles du Vénézuela VenPres a annoncé il y quelques semaines, que le Vénézuela posera sa candidature pour la tenue du Forum 2006. Pour d’autres, comme Moussa Tchangari, directeur du média alternatif Alternative au Niger qui souhaite la tenue d’un forum mondial en Afrique puisque il n’est pourrait qu’être profitable pour le continent.« Partout où le forum ira il contribuera à renforcer les luttes locales » nous declara M. Tchangari.
Une fois encore, le FSM n’a pas produit de déclaration finale. « Les actions doivent être discutés ici et prises ailleurs » lanca ’Chico’ Whitacker. Ainsi, le FSM aura servit de lieu d’échange et débats pour des centaines d’organisations qui ont contribué par leur présencer à mieux réseauter le mouvement altermondialiste.
Les organisateurs du Forum s’attendent à que l’expérience vecu à Mumbai s’est repeté dans une plus petite échelle dans des autres pays et autres regions. « On attendra pas de prendre le pouvoir pour changer les choses, le changement commence ici par le biais des changement des habitudes en chaque personne » ajouta Whitacker.