Le 11 septembre 1973, les généraux chiliens investissent la Moneda, le palais présidentiel à Santiago au Chili. Allende, le président socialiste, élu démocratiquement en 1970, trouve la mort. S’en suivent des milliers d’arrestations, d’assassinats et de disparitions.
Protégé par une loi d’amnistie qu’il s’est lui-même votée, nommé sénateur à vie, l’assassin s’en sort finalement, les pattes blanches, après 16 ans de dictature. Grâce au juge espagnol Baltazar Garzón, le dictateur est finalement arrêté à Londres en 1998.
C’est de cette époque que datent les premiers articles de Luis Sepúlveda, publiés originalement dans les journaux espagnols, français, chiliens, argentins et italiens, entre 1998 et 2002 : commentaires sur l’actualité « Pinochet », réflexions sur l’actualité du nouveau Chili, engagé sur la voie du néolibéralisme, et douloureux retour sur les événements du passé que Sepúlveda a vécus en première ligne puiqu’ils l’ont contraint à l’exil.
« Ni oubli ni pardon », écrit le militant de toujours. L’auteur est un romancier et un nouvelliste reconnu par la critique et les lecteurs, notamment pour Le vieux qui lisait des romans d’amour et Journal d’un tueur sentimental. « J’écris parce que j’aime ma langue et que j’y reconnais la seule patrie possible, car son territoire est sans limites et son pouls, un acte permanent de résistance. »
LA FOLIE PINOCHET, de Luis Sepúlveda, traduit de l’espagnol (Chili) par François Gaudry, Éditions Métaillé, Paris, 2003, 112 pages.
France-Isabelle Langlois, journal Alternatives