La défaite du gouvernement Harper donne des ailes à l’AG d’Alternatives

lundi 26 octobre 2015, par Ronald Cameron

C’est à l’enseigne de la défaite des conservateurs que s’est tenue l’assemblée générale de la 21e année d’Alternatives, le samedi 24 octobre dernier. En plus de prendre acte du rapport annuel et des états financiers, disponible d’ailleurs sur le site, l’assemblée fut l’occasion d’aborder les perspectives pour la prochaine année qui présentent de nombreux défis pour l’avenir de l’organisation. Retour sur une assemblée qui avait des ailes !

Panel sur les enjeux des résultats des élections pour les mouvements sociaux à la suite de l’assemblée générale annuelle. Photo @arijactually

La reconnaissance du travail des ONG et leur statut de charité

Si les membres ont applaudi la défaite des conservateurs, on admettait tout autant l’importance de se mobiliser pour obtenir une pleine reconnaissance du rôle des organisations de la société civile. En particulier, on doit rappeler que plusieurs organismes qui disposent d’un statut de bienfaisance ont été informés de l’intention de Revenu Canada de recommander l’annulation de leur statut de charité. L’.assemblée a convenu d’adopter une perspective qui place la concertation avec les autres réseaux de solidarité internationale, et en particulier avec l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), au centre de la démarche.

Rappelons qu’Alternatives est un de ces organismes qui a reçu une lettre à l’été 2014 de Revenu Canada concernant l’annulation de son statut de bienfaisance. Depuis, il n’y a pas eu de nouveau développement. Pour l’organisation, faire lever de manière définitive la menace de l’annulation du statut de bienfaisance constitue un défi de premier plan.

Austérité et changement climatique

Pour Alternatives, la conjoncture politique demeure marquée par la poursuite de la politique d’austérité, ici comme ailleurs, et par les enjeux en lien avec les changements climatiques. Si la résistance contre les politiques d’austérité est marquée par la négociation dans le secteur public, la bataille pour la justice climatique sera particulièrement préoccupée par la Conférence de Paris en décembre prochain et par ses suites.

Deux rendez-vous à court terme sont en perspective, la mobilisation initiée par la Coalition main rouge, le 28 novembre, pour nourrir la résistance à l’austérité, et celle du 29 novembre, à Ottawa, dans le cadre des mobilisations dans plusieurs villes de la planète, à l’amorce du rendez-vous de Paris sur les changements climatiques.

Toutefois, il y a un lien entre les deux foyers de mobilisation. Comme l’a rappelé Naomi Klein lors du lancement du film Tout peut changer à Montréal, le 5 octobre dernier, on ne peut engager la rupture avec une économie centrée sur les énergies fossiles, alors que les gouvernements appliquent une politique d’austérité. C’est pourquoi nous allons soutenir les deux dimensions des mobilisations anti-systémiques dans la période actuelle.

Le Festival des solidarités et le Forum social mondial 2016

Tout au long de l’année, nous développerons donc une action qui se préoccupera de faire écho à ces deux dimensions, austérité et justice environnementale, mais aussi à les intégrer dans une même lutte. Les activités de communication de l’organisation, le Festival des solidarités ou notre intervention dans le cadre du Forum social mondial de Montréal en 2016 seront donc marquées par ces orientations. La mobilisation des populations autochtones fut aussi une préoccupation, soulevée notamment par les interventions de la salle, avec le souci de lier les enjeux les touchant à la bataille pour la justice climatique.

L’assemblée générale a retenu la proposition de tenir le Festival des solidarités au printemps, dans l’intention de tenter de pérenniser sa tenue. Cette année, au bénéfice de consolider ses assises, il se combinera aux événements en agriculture urbaine entourant Cultiver Montréal en mai prochain. Les discussions concernant les luttes sociales doivent être développées pour élargir les dimensions politiques de l’événement.

Dans le prolongement de la décision du conseil d’administration concernant le FSM à Montréal, l’assemblée générale a aussi entériné la perspective d’ « engager l’organisation à travailler au développement du FSM 2016 avec ses partenaires nationaux et internationaux et à participer aux assemblées générales du collectif ». D’ores et déjà, nous avons engagé des discussions exploratoires pour identifier les activités qui pourraient être mises en place lors de cet événement. Le conseil d’administration aura la tâche de définir plus précisément les activités que l’organisation soutiendra dans cet événement.

La question du financement

La question du financement constitue depuis plusieurs années une préoccupation majeure, notamment avec la fin du financement public fédéral. Différentes mesures ont été retenues afin de diversifier les sources de revenus et d’accroître les revenus autonomes.

En plus de s’engager à tenter d’obtenir des mandats à nouveau du gouvernement fédéral canadien, différentes propositions pour développer des services et les revenus autonomes. Dans ce cadre, Alternatives est heureux d’annoncer l’aménagement de l’organisation ATTAC-Québec dans ses locaux.

En plus de viser à élargir les sollicitations de dons, notamment au Canada, différentes campagnes seront menées auprès des organisations sociales, notamment avec le souci de les consulter sur la planification stratégique d’Alternatives, et en vue de recruter de nouveaux membres. D’ailleurs, l’assemblée sur la conjoncture post-électorale qui a suivi l’AG a été l’occasion du lancement de la campagne à ce propos qui doit se déployer dans les deux prochains mois.

Le renforcement du conseil d’administration

Enfin, la rencontre s’est terminée par l’élection de trois nouveaux membres qui s’ajoutent à ceux qui poursuivent leur mandat jusqu’à l’an prochain. il s’agit de Donald Cuccioletta , Isabelle L’Héritier et Pascale Krzykowski. Nous voulons profiter de la présente pour saluer l’appui que Louise Vandelac a témoigné à Alternatives au cours des nombreuses années comme membre du conseil d’administration.

Vous avez aimé cet article?

  • Le Journal des Alternatives vit grâce au soutien de ses lectrices et lecteurs.

    Je donne

Cet article est classé dans :

Partagez cet article sur :

  •    

Je m’abonne

Recevez le bulletin mensuel gratuitement par courriel !

Je soutiens

Votre soutien permet à Alternatives de réaliser des projets en appui aux mouvements sociaux à travers le monde et à construire de véritables démocraties participatives. L’autonomie financière et politique d’Alternatives repose sur la générosité de gens comme vous.

Je contribue

Vous pouvez :

  • Soumettre des articles ;
  • Venir à nos réunions mensuelles, où nous faisons la révision de la dernière édition et planifions la prochaine édition ;
  • Travailler comme rédacteur, correcteur, traducteur, bénévole.

514 982-6606
jda@alternatives.ca