Plusieurs centaines de blindés israéliens sont installés dans Gaza actuellement. Selon les organismes de droits humains, les blessés se comptent par centaines, et plus de la moitié, selon le groupe israéelien B’Tselem, sont des civils. Les secours de l’extérieur parviennent difficilement, surtout que la frontière d’Eretz, le seul point d’entrée verrs Gaza, est verouillé par l’armée.
Quant aux dommages matériels, la situation est catastrophique. Plusieurs villages au nord de Jabalya où se pratique une agriculture intensive ont vu les plantations, les champs et les infrastructures écrasées sous les chenilles des blindés.
Les enjeux
L’armée israélienne a entrepris cette nouvelle opération prétextant des tirs de missiles primitives (al-Qassem) venant du cote palestinien. Des civils israéliens dans les colonies de peuplement et dans des villages israéliens proches de Gaza ont été tués et blessés. Les Palestiniens, par contre, comptent leurs victimes par dizaines depuis quelques semaines dans une spirale de violence qui semble préparer le retrait israélien de la bande de Gaza, annoncé par le premier ministre Sharon. Selon le principal conseiller de Sharon, Dov Weisglass, le retrait contribuera de facto àa la fin du processus de paix supervisé par les États-Unis, l’Union européenne,l’ONU et la Russie. Gaza sera « donnée » aux Palestiniens en « compensation » de la perpétuation de l’occupation sur la Cisjordanie et l’arrêt des pourparlers pour une « solution finale » concernant le statut définitif de la Palestine.
Détermination palestinienne
En dépit d’un rapport de forces absolument inégal, les forces militaires palestiniennes ont été capables de tenir tête à Jabalya, empêchant l’armée de prendre le contrôle du camp, infligeant des coûts significatifs à l’armée israélienne. Ce qui suscite d’ailleurs un débat en Israël, sur la « valeur » de telles opérations. Mais de façon générale, l’opinion israélienne est assoupie. Les États-Unis sous l’administration Bush consentent au plan Sharon et on a le sentiment que depuis le 11 septembre 2001, les Israéliens peuvent faire ce qu’ils veulent. Des indications sérieuses démontrent également des préparatifs de guerre contre la Syrie et le Liban, ce qui conviendrait peut-être à Bush s’il est réélu le 2 novembre, comme continuation naturelle de la guerre sans fin qu’il a annoncé contre les pays du Proche-Orient.