La Coalition contre la précarité envahit les bureaux de la Banque Laurentienne et dénonce la concentration de la richesse

jeudi 23 avril 2009, par Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ)

Ce matin, des militantes et militants de la Coalition contre la précarité ont effectué une visite-surprise aux bureaux de la Banque Laurentienne, choisie symboliquement pour dénoncer la concentration scandaleuse de la richesse dans notre société, alors qu’une portion croissante de la population vit dans la précarité.

Plusieurs compagnies canadiennes ont versé des revenus indécents à leurs dirigeants en 2008. C’est le cas de la Banque Laurentienne, dont le président et chef de la direction, M. Réjean Robitaille, a empoché l’année dernière la coquette somme de $2 millions. « À lui tout seul, M. Robitaille a reçu à peu près l’équivalent de tout l’argent récolté annuellement par la guignolée des médias ! », affirme Denis Lévesque, porte-parole de la Coalition contre la précarité.

La Banque Laurentienne est loin d’être un cas unique de compagnie qui verse des revenus scandaleusement élevés à ses dirigeants. En 2008, les 37 membres de la direction des 7 banques canadiennes se sont partagé $139 millions en revenu. Et que dire des $50 millions offerts par Power corporation et sa filiale financière à son équipe de direction ? Et des $16 millions pour les dirigeants de Quebecor ? En comparaison, un emploi à temps plein au salaire minimum ne procure un revenu que de 17 680$ par année, un montant inférieur au seuil de faible revenu calculé par Statistiques Canada. Quant à l’aide sociale, c’est la misère à 7067$ par année. « La vraie cause de la pauvreté, c’est la concentration de la richesse », ajoute M. Lévesque.

Un État qui ne joue pas son rôle

La Coalition contre la précarité dénonce l’attitude hypocrite des gouvernements en matière de redistribution de la richesse. Les programmes qui constituent le filet de sécurité sociale – aide sociale, assurance-emploi, etc. – subissent des resserrements budgétaires depuis de nombreuses années, sous prétexte que l’État n’a plus les ressources pour les financer adéquatement. Mais le gouvernement canadien n’a pas hésité à dégager, à l’automne, $125 milliards pour venir en aide aux sept banques canadiennes, lesquelles ont toutes déclaré des profits au premier trimestre de 2009.

Cette somme colossale contraste avec les $1,9 milliards prévus dans le plus récent budget pour les chômeurs, qui n’auront droit qu’à une extension de 5 semaines de leurs prestations d’assurance-emploi, à condition, évidemment, de se qualifier pour en obtenir. Selon la Commission de l’assurance-emploi, moins de la moitié des chômeurs (46%) ont accès à des prestations en cas de perte d’emploi. Depuis novembre dernier, 378 000 personnes ont perdu leur emploi au pays, selon Statistiques Canada.

Même lorsque la prospérité économique était encore au rendez-vous, les gouvernements n’en ont pas profité pour renforcer notre filet de sécurité sociale, préférant poursuivre l’application des politiques néolibérales de réduction des impôts, de compressions dans les programmes sociaux et de transfert de plusieurs services publics au marché privé.

Beau temps, mauvais temps, une minorité de privilégiés empochent des millions, alors que des centaines de milliers de personnes à l’aide sociale, au chômage ou occupant un emploi précaire n’arrivent tout simplement pas à joindre les deux bouts et doivent leur survie aux organismes de charité. Cette situation est tout simplement inacceptable selon les membres de la coalition. « La charité ne devrait en aucun cas remplacer le droit à un revenu décent », conclut M. Lévesque.

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