Ni dans le programme de son parti ni lors de sorties publiques, le chef de l’ADQ n’exprime de préoccupation quant aux questions internationales, jugées pourtant par plusieurs fondamentales, voire incontournables, dans notre société d’aujourd’hui.
En fait, dans le programme du parti, il est seulement écrit que l’ADQ a l’intention de « faire du Québec une société d’accueil où la citoyenneté québécoise est multiculturelle et où la langue française a prépondérance ». Jusque-là, on peut parler d’une affirmation de principe qui ne diverge pas de celles du Parti québécois et du Parti libéral. Ces deux partis ont toutefois élaboré des politiques relatives à l’immigration et à l’intégration des communautés culturelles et autochtones. Pour l’ADQ, la réflexion n’a toujours pas dépassé le stade de l’affirmation.
Mario Dumont a aussi déclaré, à un certain moment, son intention de fermer les délégations du Québec à l’étranger. Il affirmait que ces 26 bureaux et antennes coûtent trop cher, sous-entendant du coup qu’ils ne sont d’aucune utilité.
Le monde se réduit au Québec
Selon Jean-Marc Piotte, professeur de philosophie politique et éthique au Département de science politique de l’Université du Québec à Montréal, « c’est comme si [pour l’ADQ] le monde se réduit au Québec ». M. Piotte a aussi dirigé la toute nouvelle étude À droite toute ! Le programme de l’ADQ expliqué, qui paraît en ce moment chez Hurtubise.
Que nulle part la question des relations et des politiques internationales ne soit mentionnée par les leaders de l’ADQ peut nous en dire long sur la philosophie et l’idéologie de cette formation politique. C’est du moins l’avis de M.Piotte, qui affirme que cette absence est significative pour un parti qui prétend faire les choses différemment, dans un monde de plus en plus mondialisé.
Le politologue est catégorique : l’ADQ est un parti qui défend une politique néolibérale, économiquement de droite. Alors, la mondialisation doit bien l’intéresser ? « Oui, mais pour Mario Dumont c’est simplement un fait que l’on doit accepter, sans plus », répond M. Piotte. Ainsi, encore une fois, le chef de l’ADQ ne développe pas davantage l’analyse.
L’automne dernier, en entrevue à l’émission Maisonneuve à l’écoute sur les ondes de RDI, Mario Dumont déclarait sans sourciller que les politiques néolibérales avaient fait leurs preuves ailleurs, notamment en Nouvelle-Zélande. Pourtant, on sait bien aujourd’hui que les politiques draconiennes imposées par le gouvernement de la Nouvelle-Zélande au cours des années 90 ont pratiquement conduit le pays à la faillite.
Est-ce que Mario Dumont sait où se situe, sur une carte géographique, la Nouvelle-Zélande ?