Mais malgré les signes laissant présager une avancée de la démocratie, les réformes proposées sont illusoires. Alors que s’achève le premier mandat du président, l’expérience réformatrice paraît pour l’heure dans l’impasse.
Publié en octobre 2001 aux Presses de Sciences Po, Iran : l’illusion réformiste réussit, dans la simplicité et la clarté, à tisser les liens complexes entre le pouvoir politique, la religion et la société iranienne. Observateur attentif de l’évolution de l’Iran, Mohammad-Reza Djalili parvient en quatre courts chapitres à donner au lecteur les clés de compréhension d’un programme réformateur voué à l’échec.
Avec l’élection du président et des députés au suffrage populaire, explique-t-il, le dispositif électoral revêt les allures d’une démocratie classique. Mais les obstacles d’ordre institutionnel sont beaucoup trop lourds pour renverser l’État théocratique.
Outre ces contradictions institutionnelles, les divisions au sein même du clergé, les vestiges de l’idéologie de la révolution islamique et les failles du système économique, Djalili accuse aussi son chef, trop timide pour sortir le pays de sa léthargie et changer la nature du système.
On pourra cependant reprocher à l’auteur d’avoir évacuer la dimension géopolitique de la crise iranienne. L’analyse reste en effet très centrée sur les dynamiques internes du pays. Un carrefour, entre Proche et Moyen-Orient, entre Caspienne et Golfe, aux frontières de l’Irak, l’Iran constitue pourtant un pion important dans le nouveau grand jeu en Asie centrale.
Néanmoins, cet essai soulève une question fondamentale qui intéresse non seulement l’Iran mais le monde musulman dans son ensemble : est-ce que la République islamique est réformable ?