
La Turquie devrait-elle ou non se joindre à l’Union européenne ? Les débats sont ouverts et font couler beaucoup d’encre. Caroline Bongrand nourrit la discussion à sa façon, tout en images, en odeurs et en couleurs. Son roman dévoile et décrit les contradictions de l’Empire ottoman du XVIIe siècle.
Istanbul, anciennement Byzance puis Constantinople, construite en territoire européen et sise entre l’Orient et l’Occident, domine le détroit du Bosphore. Depuis sa création en 667 avant J.-C., la métropole a été dominée par les Grecs, les Romains et les Turcs. À la fin du XVe siècle, la ville accueille les Juifs sépharades, chassés d’Espagne par la reine très catholique Isabelle de Castille.
Grecque, juive et turque sera tour à tour la nationalité d’Antilogus, né en 1662, héros au destin insolite, il va sans dire. L’épopée par ailleurs bien documentée voit se succéder bons et vilains au fil de chapitres d’exploration, rieurs et dramatiques, ou franchement « rose bonbon », mais rarement ennuyants. Le bâtard au prénom romain connaîtra mille aventures, de la cosmopolite Turquie de l’époque à l’Amérique des Quakers et des esclavagistes de la Virginie.
Caroline Bongrand, née en 1968, vit actuellement en France. L’enfant du Bosphore, son sixième roman, a reçu le Prix Alberto Benveniste 2005. Ce centre d’études juives sépharades attribue tous les ans un prix de la création pour une œuvre francophone en lien direct avec ses domaines d’intérêts.