Construction de l’autoroute de l’information africaine :

L’association des associations de fournisseurs d’accès Internet africains choisit des exploitants régionaux

mardi 19 juillet 2005, par Centre de recherche pour le développement international

Le trafic Internet du continent africain prendra bientôt des itinéraires plus courts et, par conséquent, moins onéreux.

Ce printemps, l’association des associations de fournisseurs d’accès Internet africains, AfrISPA, a fait connaître les deux soumissions gagnantes qui ont été présentées dans le cadre de sa demande de propositions pour fournir des connexions Internet directes entre les pays africains. (L’établissement de ces connexions s’appelle « échange de trafic régional entre homologues » ; les sociétés qui assurent ces connexions s’appellent « exploitants régionaux ».)

L’une des soumissions gagnantes provenait de Transtel, une division de Transnet Limited et l’un des plus grands opérateurs de réseaux de télécommunications privés de l’hémisphère Sud. L’autre était une soumission conjointe d’Africa Online, un fournisseur d’accès Internet (FAI) panafricain, et Sky Vision, un fournisseur important de services Internet internationaux par satellite et systèmes à fibres optiques terrestres.

Une véritable connectivité internationale

L’échange de trafic régional entre homologues a pour but de faire avancer les objectifs d’AfrISPA : établir une véritable connectivité entre les pays du continent africain pour éliminer la dépendance actuelle à l’égard des exploitants d’outre-mer et favoriser l’établissement et la croissance d’exploitants régionaux.

AfrISPA soutient que la nouvelle connectivité régionale débouchera également sur la réduction des coûts, l’accélération de la vitesse et l’amélioration du réseau fédérateur de toute l’Afrique.

Les données qui circulent sur Internet d’un pays africain à un autre suivent actuellement un itinéraire sinueux à l’envi. Les seules bretelles d’accès à Internet des FAI africains sont presque exclusivement fournies par des exploitants de réseaux des pays du G8 et il n’y a aucun lien direct entre les FAI des différents pays africains. Cela veut dire qu’un courriel qu’on envoie d’un pays à l’autre ne suivra pas l’itinéraire le plus logique - c’est-à-dire directement de l’un à l’autre - mais devra transiter par un réseau situé à l’extérieur du continent. Le trafic local qui transite par ces réseaux internationaux est trop lent et coûte inutilement cher, surtout parce que les FAI africains paient la totalité du coût des connexions internationales.

Dans environ une dizaine de pays africains, les FAI se sont reliés ensemble au moyen de ce qu’on appelle points d’échange Internet (IXP) de façon à ce que le trafic du pays demeure au pays. Le coût de ces connexions locales représente une fraction de ce que les FAI paient pour les connexions internationales et chacun d’entre eux ne paie que la moitié des frais de connexion avec les autres FAI.

Le projet d’AfrISPA fera progresser encore les choses en permettant à ces IXP nationales de se connecter à l’échelle régionale de façon à ce que le seul trafic Internet qui doit quitter le continent soit vraiment international.

L’infrastructure au service de la croissance

« La plupart des gens reconnaissent que l’accès à l’information et aux technologies de l’information et de la communication (TIC) ainsi que la participation à l’économie de l’information mondiale font partie intégrante de la croissance », affirme Steve Song, directeur général de Connectivité Afrique. Géré par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI), Connectivité Afrique est un programme du gouvernement canadien qui a pour but d’améliorer l’accès aux TIC en Afrique. « Le manque de points d’échange Internet régionaux en Afrique fait en sorte que l’accès est inévitablement beaucoup plus cher. »

Les avantages d’une meilleure connectivité sur le continent sont nombreux, y compris la possibilité d’intensifier les échanges commerciaux en Afrique. « Le manque de communications efficaces entre les pays africains constitue l’un des obstacles du commerce », déclare M. Song. « Cet homologage aura pour effet d’améliorer les communications entre les Africains, ce qui en théorie pourrait mener à l’intensification des échanges commerciaux entre les pays africains. ... les échanges commerciaux ont tendance à suivre l’infrastructure, qu’il s’agisse de routes, de télécommunications ou d’Internet. »

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