Au fil des époques, la définition de l’art, ou plutôt le rôle que l’on attribue à celui-ci ne cessa d’évoluer. Aujourd’hui, deux écoles de pensées dominent toujours le milieu artistique, c’est-à-dire, le formalisme et l’art engagé.
D’une part, le formalisme fait référence à une conception de l’art qui met l’emphase sur l’aspect esthétique de la chose ; « la forme plutôt que le fond », comme le suggèrerait la doctrine d’un mouvement artistique du 18ième siècle, l’art pour l’art. C’est dans le but de s’opposer aux œuvres d’artistes tels que John Ruskin que naquit le mouvement. Celui-ci fût appuyé par plusieurs artistes de renommé tels que Victor Cousin, Benjamin Constant ou encore Edgar Allen Poe. Le mouvement avait comme fonction principale de contrebalancer ces artistes qui utilisaient l’art à des fins de propagande politique. Il est important de mentionner qu’à cette époque, l’art joua un rôle important dans l’ascension au pouvoir du régime politique de Staline. À la fin du siècle, malgré ses nombreux fidèles, le mouvement fût sévèrement critiqué plusieurs, incitant certains, tels que Chinua Achebe, à déclarer que cette perception de l’art était tout simplement borné et extrêmement Euro centrique.
D’autre part, le 20ième siècle apporta avec lui le désir, au sein d’une partie de la communauté artistique, d’utiliser l’art comme façon de remodeler une réalité familière à tous afin d’en faire jaillir une vérité sous-jacente. Cette démarche artistique, communément appelé l’art engagé, favorise les concepts dans lesquels les artistes agissent à titre de messager, leurs œuvres étant les véhicules de ceux-ci. En se basant sur ces principes, l’on peut affirmer que l’art peut être, et même se doit d’être, utilisé à des fins politiques, sociales, philosophiques et ainsi de suite, ayant pour bût d’agir à titre d’influence sur les autres en les exposant à une réalité X pour ensuite les diriger vers une prise de conscience Y ; celle-ci ayant été orchestré par l’artiste et incité par l’œuvre artistique.
Dans sa forme la plus pure, l’art peut être définit comme étant le fruit d’une expression ; l’œuvre artistique devenant ainsi un outil de communication, que ce soit d’une émotion ou encore même d’une situation donnée. Au cours des dernières années, l’on pût observer dans le milieu artistique l’émergence de diverses formes d’outils d’expression artistique. Avec ces nouveaux arrivés, l’on persiste à remettre en question non seulement la définition de l’art mais également son rôle au sein de notre société. Toutefois, une chose demeure, sinon que plusieurs exemples nous démontrent que l’art engagé est une présence forte à Montréal.
Parmi ces exemples figurent certaines initiatives tels que le Studio XX, « un centre d’artiste engagé dans l’exploration, la création et la critique en art technologique. Un de ses mandats et de favoriser la création et la diffusion d’œuvres d’arts technologiques, numériques et audionumériques créées par les femmes ».
Pareillement, le dramaturge, tarologue, cinéaste et fondateur du concept « théâtre panique », Alexandre Jodorowsky, qui fût des nôtres à Montréal il y a quelques semaines, utilise le théâtre à des fins thérapeutique. « À partir de ses multiples expériences, Alexandro Jodorowsky a développé une véritable psychothérapie de groupe ou le jeu et le je se répondent pour délier les nœuds enfouies dans l’inconscient ».
Finalement, le théâtre La Licorne, qui se définit comme un espace théâtral dans lequel prend forme une « dramaturgie actuelle qui questionne notre société et les enjeux, intimes ou collectifs, de sa constante mutation », présentera la pièce Attends-moi, au cours du mois prochain. Comme deuxième article, c’est avec plaisir que je couvrirai cette pièce, mettant en vedette Valérie Blais et Normand Daneau, qui nous invite à nous questionner sur l’idéologie de la mort ainsi que l’inévitable solitude humaine qu’entraine la constante présence de celle-ci.