L’Europe au prisme du Bosphore

mardi 15 avril 2003, par Bernard DREANO

Fin 2002, le sommet européen de Copenhague a répondu de manière ambiguë à la demande d’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne. Depuis l’Union est entrée dans la crise que l’on sait face à la volonté de guerre américaine en Irak et la Turquie s’est trouvée au coeur de la tourmente, notamment en ce qui la concerne, parce qu’elle a été l’objet de la première crise grave de l’OTAN depuis des années.

Quelques mois plus tôt, le 3 novembre 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP) issu de la mouvance islamiste, avait remporté les élections en Turquie en se revendiquant de l’Europe, tout comme d’ailleurs le seul parti d’opposition (néo-Kemaliste) représenté au parlement (1). Cette victoire des « islamistes modérés » avait servi d’argument tant aux partisans de l’entrée des turcs dans l’UE qu’à leurs adversaires. Il est d’ailleurs pour le moins curieux que nombre de ces politiciens européens aient « découvert » aujourd’hui l’aspiration turque à rejoindre l’Union. Car enfin la République turque est membre fondatrice du Conseil de l’Europe (1949), membre de l’OTAN depuis 1952 (avant l’adhésion de la République Fédérale d’Allemagne), associée à la Communauté Européenne (la future Union) depuis 1963, bien longtemps avant la Grande Bretagne...

La situation actuelle nous dit beaucoup de choses sur la Turquie

La « promesse d’adhésion » européenne implicite dans l’association de 1963 était ambiguë du point de vue turc. Dès le début de la guerre froide l’arrimage de la Turquie à l’Occident face à l’Union Soviétique, était par contre très clair.

La Turquie créée par Mustafa Kemal Atatürk avait conservé sa neutralité entre démocraties occidentales, fascisme et URSS. Son successeur, Ismet Inönü, et l’armée, pilier du régime, ont choisi après 1945 l’alliance avec les Etats Unis. L’ouverture européenne n’a pas été conçue comme un simple complément de l’alliance américaine mais comme un moyen de conforter l’orientation modernisatrice d’Atatürk. Mais les élites dirigeantes n’ont pas pour autant remis en question le mécanisme de leur domination, le projet d’européanisation, synonyme de modernisation démocratique étant toujours contrebalancé par l’autoritarisme traditionnel sous couvert de kemalisme synonyme d’indépendance. Pendant les vingt années qui vont suivre, « l’Etat profond » (2) répugnera à s’engager trop avant dans un rapprochement avec l’Union européenne risquant de mettre en cause les pratiques antidémocratiques issues du coup d’état de 1980. Formellement, les gouvernements pouvaient être dirigés par les partis de centre droit de la Juste Voie (DYP dirigée par Me Tansu Ciller) ou de la Mère Patrie (ANAP dirigé par Mesut Hylmaz, héritier du Parti de la Justice), ou par un centre gauche kemaliste (dirigé par Bulent Ecevit). Pratiquement le système ne changeait pas. Même la chute du mur de Berlin n’a pu le remettre en cause, comme en témoigne l’échec de la tentative du président Turgut Ozal (mort en 1993) de refonder la posture internationale du pays. Dès lors, la gauche restant faible et divisée, la contestation s’est exprimée de plus en plus dans un sens islamiste et populiste, avec la montée du Parti de la Prospérité (Refah) (3) dont la majorité formera plus tard l’AKP.

Pendant des années la sale guerre du Kurdistan, avait aidé « l’Etat profond » à justifier son pouvoir sécuritaire. Une guerre qui opposait l’armée turque aux partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), la répression des uns favorisant la radicalisation des autres, tous deux étant des « produits d’un monde pré-démocratique et du même type de réaction idéologique nationaliste » (4). En infligeant une défaite militaire au PKK, l’armée a perdu l’une des justifications de sa puissance, sans pour autant que le problème kurde, qui se pose maintenant sur tout le territoire (5), ne soit réglé (6).

Mais l’incurie d’une gestion dominée par « l’Etat profond » a fragilisé le système. Cet amalgame de nationalisme militariste, de crime organisé mafieux et de corruption, est devenu de plus en plus insupportable pour une opinion publique écourée après l’accident de Susurluk (7) ou la calamiteuse gestion du tremblement de terre de 2001. La déroute électorale des partis du système était donc prévisible. Reste que « l’Etat profond » peut déstabiliser un pouvoir qui n’a rassemblé qu’un tiers de l’électorat, et un Parlement où 45% des électeurs ne sont pas représentés. Surtout, l’armée dicte toujours sa loi : Erdogan n’a pas le droit, pour le moment, d’être Premier ministre (8), pour avoir porté atteinte verbalement à la laïcité ! (c’est le numéro deux du parti, Abdullah Gül qui occupe le poste).

La crise irakienne rend encore plus difficile la position du gouvernement AKP. L’opinion publique est farouchement hostile à la guerre, le gouvernement ne veut pas se couper des Français et surtout des Allemands, mais l’armée turque ne veut pas se couper des Américains, l’une des clés de son pouvoir, et veut contrôler les velléités indépendantistes des Kurdes d’Irak. Erdogan et Gül cherchent, avec un certain brio, à tirer le meilleur parti de leurs faiblesses, en faisant payer aussi cher que possible à Washington (en milliards de dollars pour desserrer l’étau du FMI) un soutien aussi distant que possible (pour ne pas provoquer la révolte de la base électorale de l’AKP), tout en permettant le maximum d’ingérence au Nord de l’Irak !

Dans ce jeu complexe, les Européens, et tout particulièrement les Européens « pour la paix » à Bruxelles, Berlin et Paris, manquent visiblement de billes. Les politiciens français ou allemands n’ont pas voulu depuis des décennies tirer toutes les conséquences du fait que la Turquie était aussi profondément insérée dans le jeu est-européen et que ce jeu là était plus atlantique qu’oriental !

La situation actuelle nous en dit beaucoup plus encore sur l’Europe

La question de la Turquie est le symptôme d’un problème d’identité européenne. La construction européenne, après les deux guerres mondiales, a eu pour principal moteur la volonté de paix dans un continent ravagé par une histoire tragique, histoire à laquelle les Ottomans, précurseurs des turcs avaient été intimement liés. Dans le contexte de la guerre froide, l’autre moteur évident de l’intégration européenne était l’alliance face au bloc soviétique dans laquelle, nous l’avons vu, la Turquie était intégrée dès 1952. L’accord d’association de 1963 n’avait donc rien d’artificiel.

Mais après les élargissements progressifs de l’Union et surtout avec la chute du mur de Berlin, l’Europe intégrée s’est trouvée, sans s’y être vraiment préparée, confrontée à un redoutable problème de définition d’elle-même : « Où s’arrête l’Europe ? ». C’est une question que les militants du réseau Helsinki Citizens’ Assembly ont traitée en 1993, à Ankara justement et dont la réponse n’avait rien d’évident (9).

Or se dessine une réponse idéologiquement forte, une réponse qui tourne le dos à un projet de construction européenne de nature politique pour adopter une posture « essentialiste », voire ethnique, l’instauration d’une Europe réduite à ses composantes historiques « essentielles » catholique, protestante et juive ashkénaze, qui n’accepte que du bout des lèvres les demi-européens orthodoxes (et en éloignant la majorité d’entre eux Russes, Biélorusses ou Ukrainiens), voire les juifs sépharades et rejetant « par essence » les musulmans. Compte-tenu du purgatoire prolongé dans lesquels se trouvent les pays orthodoxes et musulmans des Balkans, en dehors du cas des Grecs (dedans), et de celui des Croates (dehors), cette frontière culturelle sera effectivement établie (provisoirement ?) avec l’élargissement actuel.

Fondés sur de tels motifs, le « non » à la Turquie prend un sens inquiétant, pour les Turcs mais aussi pour les millions de musulmans européens de souche des Balkans, ou les descendants d’immigrés de France, Grande Bretagne, Allemagne, etc. Dès lors que l’Europe se vit ainsi les communautés musulmanes ne pouvant être « essentiellement » européennes, elles deviennent allogènes. Un immigré Portugais en France, Polonais en Allemagne bientôt, pourra entretenir autant de liens qu’il le désire avec sa région d’origine qu’un Breton à Paris ou un Sicilien à Turin, il est (ou va être) « communautaire ». Un « extra-communautaire » doit se préparer à rompre, autant que les Etats européens l’exigent, avec son pays d’origine. Dans ces conditions, il risque fort d’être un réduit à un statut de nouveau « dhimi » de l’empire européen - les dhimis historiques, chrétiens et juifs dans les empires musulmans, étaient au moins supposé bénéficier de la protection de l’Etat.

Ce genre de situation n’est pas loin d’être celle qui prévaut en Bavière ou en Autriche, celle que d’aucuns rêvent d’imposer en Italie ou aux Pays Bas, où les ressortissants « allogènes » ont des droits civiques rognés en fonction d’accords inter-étatiques qui les dépassent, et sont cantonnés au sein de communautés plus ou moins « représentées » par des organisations plus ou moins confessionnelles. Dans le cas turc en Allemagne par exemple, c’était d’abord le Milli Görüsh, l’organisation culturelle des islamistes, les contestataires (ou les Kurdes) se tournant vers les représentations sectaires et fermées des groupes « marxistes léninistes » (10). Le « modèle français » d’intégration républicaine n’est pas aussi différent qu’on pourrait le croire de ce « modèle bavarois ». Certes il accepte non sans difficultés la naturalisation des allogènes : deviennent-ils citoyens réellement égaux en droits pour autant ? Non, et pas seulement du fait des dénis de droits que peuvent provoquer les ruptures plus ou moins imposées avec le pays d’origine. La République Française n’a pas hésité à recourir pendant des années au « modèle bavarois » dans ses rapports avec le Maroc par exemple. Et finalement le « modèle français » n’intègre pas si bien : le fait qu’il y ait plus de députés d’origine turque au Bundestag que de députés d’origine maghrébine à l’Assemblée nationale (vous en connaissez ?) en est un signe.

La question de la Turquie révèle aussi le problème des relations de l’Europe unie avec son voisinage. La Turquie n’a jamais été colonisée par ses voisins européens, elle fut au contraire le foyer d’un empire qui a contesté la suprématie d’autres empires en Europe même. Cet héritage historique et non quelques stupides considérations géographiques sur les rives du Bosphore, est un des facteurs de la légitimité turque pour demeurer dans le « concert européen ». Mais le dépeçage impérialiste de l’empire ottoman à l’époque des conquêtes coloniales des XIX et XXe siècles, couplé aux préjugés anti-musulmans nourris par ces même conquêtes et entretenu depuis, expliquent pourquoi la majorité des politiciens et des analystes ouest-européens ont toujours cherché à renvoyer la Turquie « en Orient », c’est à dire dans le tiers-monde, pour mieux éviter d’avoir à l’accepter comme acteur d’Europe.

Un autre argumentaire est avancé pour récuser la capacité de la Turquie à intégrer l’Union Européenne. Il ne s’agirait pas de racisme anti-musulman mais de considérations objectives tenant à sa taille et à sa situation économique : quatre-vingt millions d’habitants -plus que tout l’élargissement actuel cela peut être objectivement déstabilisant, et difficile à absorber pour une Union peu sûre d’elle-même. De plus, avec un PIB très inférieur à la moyenne de l’Union, la Turquie pose un gros problème économique si l’on veut maintenir un tant soit peu de cohésion et de solidarité dans l’Union, tout en préservant les intérêts du club de riches qui en constitue le noyau dur. Enfin, politiquement, la Turquie est loin de satisfaire aux « critères de Copenhague » en matière de droit de l’homme. Les mêmes arguments sont d’ailleurs avancés aussi pour faire attendre la Bulgarie et la Roumanie, laisser dans les limbes les républiques post-Yougoslaves (en dehors de la Slovénie) et l’Albanie et exclure les républiques post-soviétiques non baltes.

Ces arguments pourraient être pris au sérieux si l’Union Européenne avait construit de véritables relations d’associations avec des voisins et partenaires liés par l’histoire, la politique ou l’économie. L’alternative ne serait plus alors l’adhésion à tout le « paquet communautaire » ou rien, mais pourrait connaître plusieurs formes de réelle association. Malheureusement, l’Union, ces dernières années, a très clairement indiqué ce qu’il fallait comprendre par « association ». La Commission européenne et plus encore le Conseil (c’est-à-dire des gouvernements) ont clairement donné le ton : il s’agit d’accords de libre-échange inégaux et d’application aléatoire. Hélas, le sort du partenariat euro-méditerranéen est de ce point de vue exemplaire. Annoncé pourtant à Barcelone en 1995 comme un véritable accord de coopération de sécurité et de paix entre l’Union et douze partenaires de la rive sud, il s’est résumé à des accords économiques bilatéraux inégaux (liberté relative des marchandises, liberté à sens unique dans la circulation des hommes), sans application des belles promesses en matière de culture ou d’éducation, tolérant des violations patentes de son article 2 relative au respect des droits de l’homme, par exemple dans le cas tunisien, voire des violations de l’accord dans sa quasi-totalité dans le cas israélien. La responsabilité de cet échec total incombe certes pour partie à des pouvoirs du Sud peu enclins à favoriser l’ouverture culturelle ou démocratique, mais elle est d’abord et avant tout le résultat d’un véritable sabotage des gouvernements de l’Union. On pourrait remarquer aussi que ces gouvernements de l’Union sont aussi membre de l’OSCE et du Conseil de l’Europe et qu’ils n’utilisent guère ces cadres pour densifier et améliorer leurs relations avec leurs voisins européens non communautaires. La Turquie, qui fait antichambre depuis un demi-siècle, a eu le temps de méditer sur ce qu’association veut dire...

Les hésitations en disent long sur la difficulté qu’a l’Europe pour se définir, et les risques que représente, à long terme et bien plus pour les pays de l’Union et leur projet politique commun que pour la Turquie une régression « essentielle » de l’intégration européenne. Mais l’imbroglio déclenché par la crise irakienne est tout aussi significatif d’un problème qui se pose à court terme à l’Europe.

On savait que la question de l’adhésion de la Turquie posait un problème régional : comment répondre, par oui ou par non sans déstabiliser la situation dans les Balkans et surtout à Chypre. La diplomatie grecque, subtilement menée par George Papandreou, a su ces derniers mois faire avancer tous les dossiers à la fois - en particulier celui de la réunification de Chypre - en se faisant le meilleur avocat de la Turquie dans l’UE. Mais cette subtilité n’a pas suffi à la présidence grecque de l’Union pour maîtriser la crise provoquée par la volonté de guerre de Washington. Non seulement celle-ci a entraîné une division profonde à l’Ouest entre Schröder et Chirac d’un coté, Blair, Berlusconi et Aznar de l’autre, mais elle a permis aux américains de démontrer qu’ils avaient bien plus d’influence sur les anciens pays communistes d’Europe de l’Est et sur la Turquie que le couple franco-allemand « dirigeant de l’Europe ». Cette situation n’est pas le fruit de l’immédiate conjoncture, elle traduit une fracture profonde bien plus réelle d’ailleurs au niveau des gouvernements que des peuples dans l’appréciation du projet européen lui-même. Elle a une dimension particulière concernant la Turquie. Les intérêts du gouvernement AKP soucieux à la fois d’indépendance et d’Europe d’une part, de « l’état profond » et des militaires soucieux de pouvoir et de relation avec le pentagone d’autre part, ne coïncident pas forcément. Mais les acteurs turcs ont, contrairement aux gouvernements d’Europe centrale, de vraies marges d’autonomie stratégique qu’ils s’efforcent de jouer le plus finement possible tactiquement. Civils et militaires à Ankara n’étaient pas vraiment fâchés de la crise déclenchée par la Belgique, la France et l’Allemagne à leur sujet : une bonne occasion de faire monter les enchères pour obtenir de Washington des milliards de dollars en plus et un droit de regard au Kurdistan d’Irak.

L’affaire n’est pas finie. Les Euro-atlantiste n’ont pas envie de donner à la Turquie un rôle de partenaire égal, il leur suffit que celle ci reste fidèle à l’OTAN (et donc que la clique militaro-mafieuse "laïque" conserve son influence). Malheureusement les Euro-européens (les anti-guerres) ne traite pas mieux la Turquie, jugée « cheval de troie des américains ». En dehors du cas paradoxal, et déjà souligné, du gouvernement grec actuel, à l’évidence ni Schröder, ni Chirac n’avaient intégré les Turcs dans leurs calculs stratégiques (mais existe-t-il quelque part une quelconque stratégie pour l’Europe dans cette région ?).

L’immigration turque en Europe occidentale, l’une des plus importantes en nombre, qui devrait être au cour de toute cette problématique, en est largement et systématiquement exclue. Pire, elle est vécue par certains responsables politiques européens comme le sujet qu’il faut exclure du débat "par excellence". Cette exclusion est aussi liée à son mode d’organisation et de relation avec le pays d’origine. C’est une diaspora trop décalée par rapport aux évolutions de la société d’origine évolution socioculturelle de la société urbaine, évolution du paysage politique, évolution des données de la question kurde, etc. -, et pas suffisamment actrice dans la société d’accueil beaucoup d’organisations turques n’ont aucune stratégie d’alliance au sein de ces sociétés(11). Cela tient aussi au manque d’attention des forces progressistes européenne vis-à-vis de cette Turquie qui attend de l’autre côté de la porte. L’effort de résorption de ce double décalage pourrait constituer un puissant facteur de renouvellement de la manière d’aborder comme un tout l’intégration européenne, sa relation avec le voisinage de l’Europe et le rôle des communautés immigrées et diasporiques qui dépasserait de loin le seul cas turc et la conjoncture troublée d’aujourd’hui.


Bernard DREANO
Contact pour cet article. Julien.aitec@globenet.org

Article tiré du bulletin électronique d’ATTAC France.

(1) La loi électorale imposée par les militaires, exige 10% des votants pour être représenté au parlement, moyennant quoi la majorité des électeurs. ne sont pas représentés. Notons que la loi Raffarin, pour nos élections régionales et européennes, est pire que ce système turc héritier du coup d’état de 1980 (car le système turc et proportionnel et les 10% concernent les suffrages exprimés).

(2) On désigne ainsi l’alliance militaro-mafieuse qui dirige le pays surtout depuis le coup d’état de 1980, notamment à travers le conseil national de sécurité (MGK) qui contrôle dans les faits le gouvernement.

(3) Les militaires devaient empêcher par une sorte de « coup d’état à blanc », le leader du Refah, Neçmettin Erbakan, de conserver, en 1997, le poste de Premier ministre.

(4) The Kurdish Question, Helsinki Citizens’ Assembly Publications n°6, 1994 cf aussi Civic Perspectives for an Armed Conflict, Kurds in Turkey, HCA-Turquie, Istanbul 1995

(5) La majorité des 12 millions (au moins) de kurdes que compte la Turquie (sur un total de 70 millions d’habitants) vit dans les banlieues des villes de l’Ouest : Istanbul, Ankara, Izmir...

(6) Le MGK a fait interdire tous les partis kurdes les uns après les autres

(7) Le 4 novembre 1999 à Susurluk, sur la route Izmir-Istanbul un accident de la route fait 3 morts et un blessé dans la même mercedes, le blessé, le député Bucak. leader kurde du parti DYP, les 3 morts : un important chef de police, Hüseyin Kocadag, un chef de la mafia lié à l’extrême droite, Abdullah Çatli et sa maîtresse. Avec eux, une très importante somme d’argent. Le scandale ne pourra être étouffé et entraînera de nombreuses manifestations contre la corruption.

(8) Il occupe désormais ce poste depuis le début du mois de mars 2003.

(9) La IIIe assemblée du réseau international Helsinki Citizens’ Assembly - créé à Prague en 1990 - s’était tenu sur ce thème dans a capitale turque. Pour nombre de participants à cette réunion, l’Europe s’était déjà « arrêtée »" avec sa démonstration d’impuissance face au siège de Sarajevo.

(10) Le Milli Görüsh, la puissante organisation culturelle du parti islamiste turc Refah, a plutôt été favorisée par les autorités allemandes pays d’accueil principal de l’émigration turque. L’évolution de la majorité du Refah vers l’AKP a profondément troublé le Milli Görüsh qui évolue aujourd’hui de plus en plus dans un sens conservateur. Les petits groupes « marxistes léninistes » turcs, actifs dans l’immigration, et souvent enracinés dans des populations alévis (chiites turcs), ont, eux aussi, été déstabilisés par l’évolution de la société turque ; en témoigne leur isolement autiste, suicidaire et tragique quand 72 de leurs militants sont morts ces derniers mois suite aux grèves de la faim en prison sans que ces groupes parviennent à susciter une solidarité significative à leur égard

(11) Le contre exemple d’une insertion dans le jeu politico-social du pays d’accueil, c’est bien sur l’Association des Travailleurs de Turquie en France devenue aujourd’hui Association des Citoyens Originaires de Turquie (ACORT).

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