Essai

L’Amérique pauvre. Comment ne pas survivre en travaillant

De l’auteure américaine, Barbara Ehrenreich

mercredi 21 avril 2004, par Catherine BINETTE

Pendant deux ans, Barbara Ehrenreich a quitté sa vie d’auteure pour rejoindre le monde des bas salariés. De la Floride au Minnesota en passant par le Maine, elle a expérimenté des emplois de serveuse, de femme de ménage et de vendeuse dans les magasins à grands rayons, dans le but de constater une triste réalité : la difficulté de survivre aux États-Unis même en travaillant. Un portrait déconcertant de millions de femmes travailleuses à bas salaire et un témoignage de leur combat quotidien pour arriver à joindre les deux bouts.

Trente pour cent de la main d’œuvre aux États-Unis, travaille dur pour un salaire horaire misérable de 2,13 dollars l’heure avec pourboire, ou de 5,15 dollars sans pourboire. Ni pause ni rémunération du temps supplémentaire, aucun congé de maladie et encore moins de vacances. Le contrôle répressif des employeurs en plus : test de personnalité et de dépistage de drogue à l’embauche, menaces contre la syndicalisation, surveillance caméra continue et silence pendant le travail.

Un tiers des Américains, exploités par leurs employeurs, vivent sous le seuil de la pauvreté. Dans un pays ou les programmes sociaux sont obsolètes, les logements à prix modiques rares, les systèmes de transport en commun défaillants, les soins médicaux et les assurances médicaments payants, et les rentes de retraites inexistantes, les travailleurs et travailleuses à bas salaire sont condamnés à se loger dans des chambres de motels minables sans cuisine, à s’alimenter dans les restos fast-food les plus abordables, à perdre leur santé pour des compagnies comme Wal-Mart et à travailler jusqu’à leur mort. Le rêve américain, disait-on ?


L’AMÉRIQUE PAUVRE, de Barbara Ehrenreich, Paris, Grasset, 2004, 335 pages.

À propos de Catherine BINETTE

Amérique latine et Caraïbes

Catherine Binette a fait des études universitaires en gestion et en développement international à l’Université McGill. Il n’a fallu qu’une expérience de solidarité au sein d’une communauté autochtone de Oaxaca, au Mexique, pour confirmer l’intérêt qu’elle porte à la dynamique des mouvements sociaux et indigènes dans les Amériques. À l’emploi d’Alternatives depuis 2002, Catherine a d’abord travaillé comme chargée de projets et coordonnatrice du programme de communications et de mobilisation, ou elle s’est concentrée principalement sur le dossier du forum social mondial. Suite à un stage en économie sociale au Brésil, elle fait le saut dans l’équipe internationale et prend en charge les projets d’Alternatives dans les Amériques. Elle s’intéresse particulièrement aux pratiques novatrices d’économie solidaire et de développement local, ainsi qu’aux processus de transformation politique auquel nous assistons en Amérique du Sud.

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